L’année 2025 signe le dixième anniversaire de l’Accord de Paris ! Avec de nombreuses évolutions réglementaires, des marchés du carbone en progression et une attention accrue portée à la nature et à la biodiversité, Stuart Lemmon, PDG d’EcoAct, présente les principales tendances 2025 en matière de développement durable pour les organisations. Il explique pourquoi, malgré les défis posés par le dérèglement climatique et le déclin de la biodiversité, il choisit de rester résolument optimiste.
Avec des avancées significatives dans les cadres de reporting obligatoires et volontaires en matière de développement durable, le paysage réglementaire devient de plus en plus complexe. Les réglementations européennes telles que la CSRD sur les rapports de durabilité, la CSDDD sur le devoir de vigilance, l’EUDR sur la lutte contre la déforestation ou encore la directive sur les ‘Green Claims’, établissent de nouvelles normes pour favoriser la transparence, l’intégrité et la prise en compte des progrès des organisations au regard de la transition environnementale.
En 2025, la CSRD jouera un rôle clé : les grandes entreprises devront soumettre leur premier rapport de durabilité sur leur année 2024. Pour la plupart des entreprises, ces nouvelles exigences de reporting dépassent leur processus actuel de reporting sur le développement durable notamment lorsqu’il s’agit d’obtenir des données précises et granulaires.
Fin 2024, des discussions au sein de la Commission européenne avaient lieu pour réunir la CSRD, la CSDDD et la taxonomie de l’UE dans un cadre unique de reporting ESG. Cependant, si la consolidation des exigences de reporting peut sembler attrayante, la réouverture des négociations pourrait mener à une dilution de l’efficacité et des spécificités de ces réglementations conçues indépendamment. Cela pourrait mener à un affaiblissement général du Pacte vert européen.
En parallèle en 2025, l’initiative Science Based Targets (SBTi) s’apprête à réviser sa norme Corporate Net-Zero pour accélérer l’action vers l’objectif zéro émission nette. Les entreprises sont donc confrontées à un moment décisif : celles qui retardent leur action dans l’attente de la mise à jour des orientations risquent de prendre du retard, alors que celles qui ont élaboré des objectifs de réduction d’émissions (SBT) et qui mettent déjà en œuvre un plan robuste de transition climatique seront mieux placées pour s’adapter aux évolutions. La mise à jour du standard devrait intensifier l’examen des engagements et des plans d’action, ce qui risque d’augmenter les besoins en matière de préparation.
De son côté, l’ISO prépare sa nouvelle norme Net-Zero pour un lancement prévu lors de la COP 30. Rassemblant l’expertise des entreprises, chercheurs et des organisations environnementales (GHG Protocol, SBTi…), la norme met l’accent sur l’économie circulaire et les stratégies de réduction d’émissions tout en fixant des critères stricts concernant le recours à la compensation carbone. En 2025, une consultation publique devrait s’ouvrir pour permettre aux organisations de toutes tailles et de tous secteurs de revoir les exigences fixées par la norme.
Pour ne pas perdre pied dans votre reporting, la qualité de vos données et du suivi seront nécessaires pour s’adapter aux nouvelles exigences tout en préservant l’intégrité de ces données. Les entreprises qui investissent aujourd’hui dans le renforcement de leurs systèmes de reporting, en particulier dans les processus de collecte et de vérification des données des fournisseurs, seront mieux équipées pour faire face aux changements. Chez EcoAct, nous considérons ces défis comme une opportunité de construire des stratégies de développement durable plus résilientes et tournées vers l’avenir.
L’ampleur et la complexité des données relatives au développement durable augmentent, tout comme les défis auxquels les entreprises font face pour les gérer efficacement. Les réglementations telles que la CSRD exigent bien plus qu’une simple conformité : elles requièrent une visibilité de la chaîne d’approvisionnement ainsi qu’une vérification rigoureuse des données et des informations exploitables. Pour de nombreuses organisations, ces exigences ont mis en évidence des lacunes critiques dans leurs systèmes actuels, notamment en ce qui concerne la déclaration des émissions du scope 3.
L’année 2025 marque un tournant pour libérer le potentiel de la data. Les entreprises doivent aller au-delà des améliorations incrémentales et adopter une transformation globale des processus de collecte, de traitement et d’intégration des données dans les systèmes. Les nouvelles technologies et notamment le déploiement de l’intelligence artificielle (IA) se révèlent inestimables pour faciliter cette transformation numérique. Ces technologies sont de plus en plus appliquées pour traiter divers aspects de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique. Par exemple, la modélisation prédictive offre des méthodes efficaces pour monitorer et réduire les émissions de gaz à effet de serre en optimisant l’utilisation de l’énergie dans les bâtiments.
Toutefois, à mesure que les entreprises adoptent ces technologies, elles doivent tenir compte de leurs impacts écologiques. Par exemple, les solutions alimentées par l’IA, bien qu’efficaces, peuvent également augmenter la consommation d’énergie si elles sont déployées sans réflexion approfondie. Chez EcoAct, nos outils Climate Data Analytics (CDA) fournissent des solutions sur mesure pour faciliter la collecte et l’analyse des données tout en mettant l’accent sur la durabilité. En investissant dans l’interopérabilité et la transparence des données, les entreprises peuvent transformer des exigences de reporting complexes en avantages concurrentiels.
Après des années de négociations, la COP 29 a donné lieu à plusieurs avancées sur l’article 6 de l’Accord de Paris visant à structurer le marché volontaire du carbone. On s’attend à ce que ces accords débloquent la demande parmi les investisseurs de projets qui avaient été découragés par l’incertitude concernant les règles d’autorisation des crédits carbone. En 2025, les acheteurs auront le feu vert pour constituer des portefeuilles de projets carbone conformes à l’article 6, y compris ceux éligibles à CORSIA, qui peuvent désormais être fournis par six grands standards de carbone. Ces règles aideront également les pays à délivrer les lettres d’autorisation nécessaires pour répondre à cette demande croissante.
L’article 6.4 a ainsi donné naissance au Mécanisme d’attribution de crédits de l’Accord de Paris (PACM) qui succède au Mécanisme de développement propre (MDP) pour normer la qualité des crédits carbone échangés. En 2025, les experts de l’ONU travailleront également à l’élaboration des premières nouvelles méthodologies du PACM.
L’ICVCM (Integrity Council for Voluntary Carbon Market) achèvera sa première série d’évaluations pour déterminer si les méthodologies adhèrent à ses ‘Core Carbon Principles’. Alors que les entreprises cherchent de plus en plus à aligner leurs politiques d’approvisionnement sur des cadres de qualité reconnus, le marché attend avec impatience les décisions relatives aux projets de reforestation (REDD+), de distribution de foyers de cuisson améliorés et de gestion améliorée des forêts.
À l’approche de la COP 30 au Brésil, la nature et la biodiversité devraient être au cœur des discussions internationales sur le développement durable. A mesure que les réglementations intègrent ces enjeux, de nombreuses autres initiatives émergent, telles que le Fonds pour les forêts tropicales qui vise à financer la conservation et la restauration des forêts tropicales. Celles-ci soulignent la nécessité urgente pour les organisations d’intégrer la nature et la biodiversité dans leurs stratégies de développement durable.
Pourtant, malgré l’attention croissante portée à ces questions, un retard persiste dans l’action des entreprises. Une analyse récente des entreprises du Fortune Global 500 a révélé que si 94 % d’entre elles ont fixé des objectifs liés à la réduction des émissions carbone, elles sont beaucoup moins nombreuses – 12 % seulement – à avoir des objectifs mesurables sur la biodiversité, et 15 % concernant les forêts. Ces chiffres mettent en évidence la lenteur de l’adoption d’approches favorables à la nature, alors même que la communauté mondiale s’accorde sur l’importance cruciale de la préservation des écosystèmes naturels.
L’année 2025 offre aux entreprises une occasion cruciale de combler ce fossé. Des cadres tels que le Forest, Land, and Agriculture Guidance (FLAG) de la SBTi offrent une méthodologie claire pour traiter les émissions d’origine terrestre et promouvoir la restauration des écosystèmes. Les entreprises peuvent ainsi intégrer des objectifs sur la biodiversité dans leur stratégie climatique globale, garantissant ainsi l’alignement sur les exigences réglementaires et sur les demandes croissantes des parties prenantes.
EcoAct accompagne les entreprises dans la définition de stratégie en faveur de la nature, depuis la mesure des impacts sur la biodiversité jusqu’à la mise en œuvre du plan d’action en passant par le développement de projets en faveur des NBS (nature-based solutions). Nos projets axés sur la nature se concentrent sur la restauration des écosystèmes dégradés, la sauvegarde de la biodiversité et le soutien aux communautés locales.
Alors que la biodiversité occupera le devant de la scène lors de la COP 30, soulignant l’importance de la lutte conjointe contre le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité, les entreprises ont une occasion unique de transformer les risques liés à la biodiversité en opportunités mesurables tout en améliorant leur résilience, en s’alignant sur les priorités mondiales et en faisant preuve de leadership en matière de transition environnementale.
En 2025, nous souhaitons encourager toutes les organisations à élargir leur champ d’action pour s’attaquer à leurs impacts et à leurs dépendances vis-à-vis de la nature, en définissant par exemple un SBT for nature, en adoptant les recommandations de la TNFD et en mesurant leur empreinte biodiversité dans le cadre d’une stratégie intégrée en faveur de la nature.
En cette année charnière, l’ampleur et la rapidité des changements nécessaires pour garder une longueur d’avance s’accélèrent. La planification de la transition a révélé certains obstacles, incitant à recalibrer les objectifs et les feuilles de route pour qu’ils restent réalistes et réalisables.
Pour relever ces défis, les entreprises ont besoin d’une gouvernance solide, de rôles et responsabilités clairement définis et d’adaptabilité face aux risques climatiques. Une étude récente a été menée par Schneider Electric, société mère d’EcoAct, en collaboration avec Women Action Sustainability, sur la base des observations de plus de 60 chefs d’entreprise de divers secteurs et régions. L’analyse révèle que si 38 % des entreprises ont élaboré des plans d’adaptation au climat, 6 % seulement les ont pleinement mis en œuvre et 12 % seulement sont en mesure de quantifier leur exposition financière aux risques physiques liés au climat.
Chez EcoAct, nous proposons des solutions telles que l’analyse des risques climatiques, qui permet d’identifier les vulnérabilités au changement climatique et de hiérarchiser les mesures d’adaptation. Des outils tels qu’ECLR (EcoAct Climate Risk Tool) permettent la visualisation des risques climatiques spécifiques à un site, fournissant des informations claires et stratégiques pour mener une stratégie d’adaptation.
De même, notre outil de tarification du carbone et de l’énergie calcule l’exposition financière à l’évolution des réglementations en matière de prix du carbone, ce qui permet aux entreprises d’anticiper et de gérer les risques de transition de manière proactive.
En associant ces outils à un engagement solide des parties prenantes et à une collaboration au sein de la chaîne de valeur, les entreprises peuvent s’adapter à des changements rapides et accentuer leur résilience. Grâce à notre approche ACTR pour transformer les modèles d’affaires, nos équipes accompagnent les entreprises et les territoires à recalibrer leurs stratégies grâce à la mise en place de plans d’action et d’un suivi robuste des progrès.
Pour garantir la résilience de votre organisation, il est clair que considérer les réglementations comme une opportunité pour transformer votre chaîne de valeur, intégrer la nature à votre stratégie et tirer parti de vos données, permettra d’être mieux positionné pour l’avenir. À l’approche de la COP 30, la convergence de l’action climatique et de la protection de la nature définira le leadership des entreprises en matière de développement durable.
Chez EcoAct, nous nous tenons prêts à soutenir les entreprises dans l’élaboration de stratégies robustes et adaptatives qui ont un impact positif réel.
Les défis sont importants, mais les solutions sont à portée de main. En travaillant ensemble, je suis convaincu que nous pouvons faire de 2025 une année déterminante pour le climat et la nature.
D’ici à 2028, 50 000 entreprises européennes devront soumettre un rapport de durabilité aligné sur la CSRD. Le but ? Harmoniser le reporting ESG et impulser un changement positif pour les entreprises de l’Union européenne.
Analyse de double matérialité, ESRS, plan de transition climat : cette fiche d’information passe au crible les éléments clés de la CSRD pour faciliter votre reporting.
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