Entrée en vigueur au sein de l’Union européenne (UE) en janvier 2023, la Corporate Sustainability Reporting Directive ou CSRD vise à harmoniser le reporting extra-financier obligatoire des entreprises de l’Union européenne.
En juillet, la Commission européenne a publié une première série de normes européennes de reporting sur le développement durable (European Sustainability Reporting Standards ou ESRS) sous la forme d’un acte délégué, après une consultation publique à laquelle EcoAct a répondu pour renforcer les exigences en matière de climat et de biodiversité.
Stefan Holzheuser et Jordan Hairabedian vous proposent un décryptage de cette nouvelle directive et des étapes à suivre pour les entreprises européennes et non-européennes.
La CSRD représente une expansion significative du reporting obligatoire en matière de développement durable pour les entreprises. Jusqu’à présent, l’actuelle directive sur les publications d’informations non-financières (Non Financial Reporting Directive ou NFRD) concernait 12 000 entreprises. Dès son entrée en application à partir de 2024, la CSRD impactera progressivement 40 000 sociétés européennes et 10 000 non-européennes. La directive étendra le périmètre de la taxonomie européenne et obligera les entreprises à communiquer sur de nombreux indicateurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Pilier essentiel de la stratégie de finance durable de l’UE, la CSRD vise à orienter les flux d’investissements vers les entreprises durables, afin de garantir la réalisation des objectifs du Pacte vert européen (Green Deal), c’est-à-dire :
Le niveau d’investissement durable requis pour atteindre cet objectif ne peut être atteint que si les gestionnaires d’actifs et les banques disposent de plus d’informations sur les performances en matière de développement durable des entreprises dans lesquelles ils sont susceptibles d’investir. C’est sur ce point que la CSRD entre en jeu, en créant un socle de reporting complet, transparent et uniforme au niveau de l’UE pour les entreprises. Ce cadre contraignant s’appuie sur des référentiels internationaux, tels que la TCFD, le CDP et la taxonomie de l’UE, trois sujets sur lesquels EcoAct possède une expertise approfondie.
En parallèle de leur importance pour les marchés financiers, les informations et indicateurs non-financiers sont devenus de plus en plus importants pour d’autres parties prenantes, notamment les clients et la société civile. Un reporting complet et ambitieux permettra ainsi de renforcer la confiance et la réputation de l’entreprise.
Le non-respect de cette directive entraînera des amendes importantes.
Les normes européennes de reporting sur le développement durable (ESRS) exposent les indicateurs ESG quantitatifs et qualitatifs à communiquer dans le cadre de la CSRD. Ces normes de reporting sont réparties en trois piliers :
Du fait de son approche holistique, la CSRD est le cadre de reporting le plus robuste parmi les autres développements de référentiels à l’international (SEC, ISSB, etc.).
Les lignes directrices de la CSRD, définies selon l’acte délégué publié par la Commission européenne, sont les suivantes :
Le reporting de la CSRD devra être fait annuellement. Il devrait suivre le calendrier suivant :
Selon le dernier acte délégué publié en juillet, le calendrier d’application reste inchangé. Toutefois, l’échelonnement de certaines obligations est possible :
Pour toutes les entreprises :
Pour les grandes entreprises de moins de 750 salariés :
Les informations non financières devront être publiées dans le rapport de gestion des entreprises : soit dans une section consolidée, soit dans quatre parties distinctes (informations générales, sections E, S et G), soit par incorporation par référence (ex. ESRS E1-6, paragraphe 41).
De plus, les données seront publiées sur une plateforme publique de l’UE, le point d’accès unique européen (European Single Access Point ou ESAP), grâce à un système de « tags » fondé sur l’incorporation par référence. Le format électronique unique européen (European Single Electronic Format) facilitera l’accessibilité, l’analyse et la comparaison des rapports annuels. Une consultation publique sur ce sujet aura lieu en 2024.
Les indicateurs de reporting relatifs au changement climatique constituent une base centrale de la CSRD. Ils font l’objet d’une analyse de matérialité comme tous les autres sujets, mais s’ils sont considérés comme non matériels, une explication détaillée des conclusions doit être fournie. Les indicateurs peuvent être classées dans les piliers de la TCFD :
Gouvernance | Stratégie | Risques | Métriques et trajectoires |
|
|
|
|
Répondre au CDP peut permettre aux entreprises de s’aligner plus facilement sur les exigences de la CSRD. Environ 140 indicateurs sur le changement climatique devront être communiqués dans la CSRD, dont 85 à 90 % sont alignés sur le questionnaire CDP 2023 sur le changement climatique.
Chez EcoAct, nous ne considérons pas seulement la CSRD comme une obligation de reporting, mais comme un outil stratégique permettant de préparer votre modèle d’entreprise à faire face aux défis environnementaux. Notre offre de services est structurée autour de la mise en œuvre d’une stratégie globale visant à réduire vos risques et vos impacts sur la planète :
N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez bénéficier d’un accompagnement dans la préparation de votre mise en conformité à la CSRD.
La taxonomie de l’Union européenne (UE) s’inscrit dans le Pacte vert pour l’Europe (Green Deal), soit l’ensemble de mesures de l’UE pour atteindre la neutralité climatique à l’horizon 2050, et constitue un élément clé de la stratégie européenne en matière de finance durable.
Il s’agit d’une classification des activités économiques permettant d’identifier celles qui sont durables selon des critères climatiques, environnementaux et sociaux.