L’ACPR lance son second exercice de stress-test climatique pour les assurances

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR¹) a publié en juillet 2023 les hypothèses et les attendus de son nouvel exercice de stress-test climatique pour les assurances, faisant suite à l’exercice pilote mené en 2020 par 15 groupes d’assurances représentant 75 % du total du bilan des assureurs.  

Cet exercice répond à un double objectif : 

• Poursuivre l’effort d’intégration du risque climatique dans les modèles d’affaires des institutions financières, mesurer leur vulnérabilité en évaluant l’impact du changement climatique sur l’équilibre de leur bilan et leur solvabilité ;  

• Améliorer le cadre méthodologique de l’exercice pilote, en intégrant notamment les progrès réalisés dans la définition des scénarios climatiques par le GIEC et le NGFS², réseau des superviseurs et des banques centrales pour le verdissement du système financier. 

 

Représentation des principaux canaux de transmission des risques climatiques vers les institutions financières. Source : EcoAct, inspiré de Bank for International Settlements et du NGFS

 

Afin de guider les assureurs dans cet exercice de stress-test, l’ACPR a publié un guide technique ainsi que des jeux d’hypothèses et de données présentant les chocs à appliquer. L’emploi de plusieurs scénarios y est notamment préconisé :  

• A long-terme (2050), les scénarios de transition « Below 2°C » et « Delayed Transition » du NGFS, qui sont tous deux cohérents avec un réchauffement global de 2°C grâce à des politiques climatiques respectivement ordonnées ou retardées, devront être comparés avec un scénario de référence ; dit « baseline », sans risque physique ou de transition supplémentaire, élaboré par le National Institute of Economic and Social Research (NIESR). En matière de risques physiques, l’étude de l’évolution de la sinistralité doit être cohérente avec le scénario du GIEC RCP 4.5³. 
• A court-terme (2027), nouveauté de l’exercice 2023, le scénario « stressé » développé par l’ACPR et la Banque de France combinant des chocs aigus de risques physiques (sécheresses, inondations, etc.) et un risque de marché important lié à des politiques climatiques ambitieuses (taxes carbone par exemple) devra être considéré et comparé à un scénario « baseline », réalisé à partir des projections de business plan de l’assureur.  

Les compagnies d’assurance pourront ajuster leurs stratégies d’investissements et de gestion des risques dans les projections de long terme avec des hypothèses de bilan dynamique, afin d’élaborer et de tester leur résilience aux conséquences du changement climatique.  

Les compagnies d’assurances volontaires devront ainsi procéder à l’évaluation de l’impact des hypothèses et scénarios climatiques fournis par l’ACPR au second semestre 2023, avec une échéance intermédiaire fixée au 15 novembre. Les résultats feront l’objet d’un rapport public publié courant 2024 présentant les impacts à l’échelle du marché.  

 

L’offre de services d’EcoAct

EcoAct agit afin de renforcer les capacité d’évaluation et de gestion des risques climatiques des organisations. Nous diffusons notre expertise et notre rigueur scientifique au travers de nos solutions digitales – EcoAct Climate Risk Platform (ECLR) et Carbon & Energy Pricing Tool – et de notre accompagnement complet et personnalisé, notamment en matière de stress tests internes ou règlementaires. 

 

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¹ Adossée à la Banque de France, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) est l’autorité administrative qui contrôle les secteurs de la banque et de l’assurance et veille à la stabilité financière. L’ACPR lance son second exercice de stress test climatique couvrant le secteur de l’assurance | Banque de France (banque-france.fr) 

² Network for Greening the Financial System 

³ Les scénarios RCP (Representative Concentration Pathways) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) définissent des profils d’évolution de la concentration de gaz à effet de serre. Le scénario RCP 4.5 est associé à un niveau de réchauffement global d’environ 2°C (1.4°C – 2.7°C) sur la période 2041-2060.