Le 4 octobre dernier, l’Agence internationale de l’énergie (International Energy Agency ou IEA) a publié sa Global Hydrogen Review, une analyse mondiale approfondie sur l’hydrogène, un vecteur d’énergie qui peut contribuer à décarboner les économies fortement émissives de carbone.
D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la transition énergétique nécessaire pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C au-dessus des conditions préindustrielles est en cours dans de nombreux secteurs et régions. Néanmoins, la sobriété, les investissements et le déploiement de technologies bas-carbone sont bien en deçà des résultats attendus. L’hydrogène peut contribuer à des réductions d’émissions importantes et nécessaires dans un scénario zéro émission nette. Néanmoins, certains défis devront être surmontés pour construire une filière hydrogène forte et bas-carbone.
L’hydrogène est souvent considéré comme un levier clé vers la décarbonation du secteur de l’énergie. Toutefois, quelques rappels s’imposent pour comprendre à quoi ressemble la filière de l’hydrogène aujourd’hui :
– Premièrement, employer le terme hydrogène est un abus de langage. Pour être scientifiquement exact, il faudrait utiliser le terme dihydrogène pour désigner cette source d’énergie. En effet, deux atomes d’hydrogène (H2) structurent la molécule de dihydrogène, porteuse d’un fort potentiel énergétique.
– Ensuite, l’hydrogène est un vecteur d’énergie : il transporte l’énergie produite par une source primaire vers les utilisateurs finaux, comme l’électricité. L’empreinte carbone de l’hydrogène dépend alors de l’intensité carbone de sa source d’énergie.
– Troisièmement, à l’heure actuelle, près de 100 % de la production provient de combustibles fossiles (gaz naturel et charbon principalement). Principalement utilisé dans l’industrie chimique, l’hydrogène est responsable de 900 Mtéq CO2, soit 2,5 % des émissions mondiales de CO2 dans l’énergie et l’industrie ou les émissions de CO2 du Brésil et du Royaume-Uni réunis.
Du fait de sa dépendance aux énergies fossiles, l’hydrogène est, à l’heure actuelle, loin d’être une solution verte. Un passage rapide à des options de production bas-carbone sera essentiel pour garantir son potentiel de décarbonation.
L’IAE exhorte les gouvernements à diriger leurs politiques et à développer des stratégies pour accélérer l’adoption de l’hydrogène comme énergie propre. Cependant, des objectifs concrets pour le déploiement d’une production bas-carbone devront être définis afin de renforcer la confiance des parties prenantes dans le marché potentiel de l’hydrogène bas-carbone. L’intérêt croissant pour l’hydrogène vert est une première étape nécessaire, qui, espérons-le, créera une dynamique et déclenchera davantage d’investissements pour intensifier et accélérer le déploiement.
Dans son scénario « Net Zero » (NZE), l’IEA présume que l’hydrogène aura un rôle clé pour atteindre zéro émission nette :
Par ailleurs, selon le scénario de développement durable (SDS) de l’IAE, qui suit une trajectoire « en-dessous de 2 °C » et qui présente des projections de volumes d’hydrogène similaires à celles du scénario NZE :
Les étapes suivantes offrent une vue d’ensemble des recommandations stratégiques pour le développement de l’hydrogène décarboné :
Le besoin urgent de lutter contre le dérèglement climatique augmente alors que la fenêtre d’action pour éviter les pires impacts du changement climatique se referme. Pour atteindre zéro émission nette d’ici à 2050, nous avons besoin de développer des solutions dès maintenant. L’hydrogène renouvelable ou « vert » a un potentiel énorme pour participer à la décarbonation du système énergétique. Cependant, bien que les progrès dans les technologies de l’hydrogène augmentent, ils sont encore bien en deçà de ce qui est nécessaire pour atteindre nos objectifs climatiques d’ici à 2050.
Pour l’instant, l’IAE estime que davantage d’efforts sont nécessaires pour créer la demande et réduire les émissions associées à la production d’hydrogène avant de pouvoir commencer à exploiter son potentiel en tant qu’alternative verte aux combustibles fossiles traditionnels et contribuer à la transition mondiale vers zéro émission nette.
Nous constatons actuellement de nombreuses actions en faveur de l’action climatique, entre les groupes de défenseurs du climat qui descendent dans la rue, les organisations qui s’engagent vers la neutralité carbone et les scientifiques qui nous avertissent que la fenêtre pour éviter une catastrophe climatique est de moins de 10 ans.
Par où commencer pour atteindre zéro émission nette ? Qu’est-ce que cela signifie réellement ? Et comment renforcer la résilience face aux impacts d’un climat en pleine évolution ?
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