Suite à la conclusion de la COP28, Chimdi Obienu d’EcoAct récapitule les annonces et les accords conclus sur le marché volontaire du carbone, et ce que cela signifie pour les entreprises. Mathilde Mignot, Directrice du pôle Solutions fondées sur la nature et la technologie d’EcoAct, et Léo Barruol, Principal Portfolio & Partnerships Manager (photo ci-dessus), étaient présents à la COP28 pour rencontrer des organisations et des partenaires clés.
Après deux semaines intenses de négociations à Dubaï, les parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ont trouvé un terrain d’entente à la COP28 dans un accord qui signale le « début de la fin » de l’ère des combustibles fossiles. Même si le premier « bilan mondial » depuis l’Accord de Paris a omis tout engagement à « éliminer » globalement l’utilisation des combustibles fossiles, il pose les bases pour augmenter par trois la production des énergies renouvelables et multiplier par deux les améliorations en matière d’efficacité énergétique d’ici à 2030.
Les gouvernements sont également parvenus à un accord historique sur le Fonds pour les Pertes et dommages, garantissant un soutien financier et technique essentiel aux pays confrontés aux pires conséquences du changement climatique. Les engagements en faveur de ce fonds s’élèvent déjà à plus de 700 millions de dollars à ce jour.
Les négociations multilatérales n’ont toutefois pas répondu aux attentes sur d’autres sujets, puisque des décisions cruciales sur l’article 6 de l’Accord de Paris – au regard de la manière dont les pays peuvent collaborer pour atteindre leurs contributions déterminées au niveau national (CDN), en grande partie à l’aide de crédits carbone – ont été reportées à l’année prochaine.
Dans le domaine de la finance carbone, le succès de la COP28 réside dans la série de nouvelles initiatives destinées à améliorer la confiance des entreprises dans le marché volontaire du carbone. Parallèlement à de nouveaux engagements en matière de financements pour le climat, sept pays européens ont dévoilé une liste de recommandations pour expliquer comment combiner les meilleures pratiques des entreprises en matière de réductions d’émissions, de compensation carbone et de reporting. En outre, les organismes de certification les plus importants du marché ont annoncé un partenariat historique, donnant aux parties prenantes la perspective que le marché volontaire entre dans une ère d’alignement, d’intégration et de clarté.
Pendant la COP28, nos experts sur place, Mathilde Mignot et Léo Barruol de l’équipe Nature and Technology-based Solutions (NTBS), ont échangé avec nos partenaires existants et potentiels pour aider à flécher les investissements privés vers ces projets du marché volontaire. En tant que représentants d’EcoAct à la COP, ils ont observé une augmentation significative de l’intérêt des acteurs privés pour le financement des projets bas-carbone dans des pays en développement, avec de grands co-bénéfices, et en particulier pour les initiatives de cuisson propre, notamment grâce à un rapport historique publié par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
EcoAct se réjouit particulièrement du Sommet international sur la cuisson propre en Afrique, qui se tiendra à Paris, en France, au printemps 2024, et saisira cette occasion pour présenter les impacts positifs des projets de cuisson améliorée tels que le projet Hifadhi-Livelihoods au Kenya. Cet intérêt accru s’aligne sur l’engagement d’EcoAct à défendre des projets qui non seulement contribuent à la lutte contre le dérèglement climatique, mais génèrent également des avantages sociaux substantiels pour les communautés locales, conformément aux Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU.
Les principaux standards ou organismes indépendants de vérification et certification des projets ont déclaré qu’ils allaient travailler ensemble pour améliorer la cohérence, la transparence et la qualité de la certification des projets carbone. L’American Carbon Registry, l’Architecture for REDD+ Transactions, la Climate Action Reserve, le Global Carbon Council, le Gold Standard et le Verified Carbon Standard (VCS) vont par exemple produire collectivement des principes communs pour la quantification des séquestrations et des réductions de carbone. Dans le cadre d’un vaste ensemble d’actions, ils contribueront également à améliorer la transparence de l’utilisation des crédits carbone et soutiendront les travaux du Conseil pour l’intégrité du marché volontaire du carbone (ICVCM) en vue de fixer des critères minimaux pour la qualité des crédits carbone.
Cette nouvelle a été accueillie favorablement par tous les parties prenantes du marché, car elle permet d’éviter une nouvelle fragmentation du secteur, qui a déjà été une source d’incertitude et de confusion. Un langage unifié sur la qualité et la transparence encouragera les entreprises à investir dans des projets bas-carbone via l’achat de crédits carbone, avec plus de confiance pour faire un reporting et une communication robuste et crédible. Tout cela, accompagné de nouveaux indicateurs permettant de s’assurer que les projets ont les effets escomptés sur le terrain, renforcera le marché et, par conséquent, améliorera et augmentera le flux de financements vers les pays en première ligne face aux conséquences du dérèglement climatique.
Des organisations internationalement reconnues dans le domaine du climat ont uni leurs efforts pour fournir une feuille de route claire sur la manière de relier pour les organisations et les entreprises le calcul de l’empreinte carbone, la décarbonation et la compensation carbone dans le cadre d’une stratégie climatique globale. Il est désormais conseillé aux entreprises de calculer leurs émissions conformément aux normes du GHG Protocol, de fixer des objectifs de réduction des émissions validés par la Science-based Targets Initiative (SBTi), de suivre les conseils de la Voluntary Carbon Markets Initiative (VCMI) sur la manière d’utiliser les crédits carbone, de sélectionner les crédits de la plus haute qualité qui répondent aux Core Carbon Principles (CCP) de l’ICVCM et de communiquer toutes les informations connexes de manière transparente par l’intermédiaire du CDP.
En fournissant un cadre crédible et complet qui intègre l’utilisation de crédits carbone, ces organismes, en collaboration avec la « We Mean Business Coalition », visent à renforcer la réputation et l’intégrité du marché volontaire du carbone. Jusqu’à présent, les entreprises ne savaient pas comment fixer des objectifs climatiques réalistes et ne savaient pas non plus dans quelle mesure la compensation carbone était considérée comme mécanisme viable. Cette initiative, en particulier grâce à l’implication du GHG Protocol et du CDP, qui n’avaient jusqu’à présent que peu parlé du marché volontaire, offre une meilleure compréhension de la manière dont les entreprises peuvent accélérer leur engagement en faveur du climat et poursuivre leurs ambitions afin d’atteindre nos objectifs collectifs de zéro émission nette à l’échelle mondiale.
La COP est une occasion passionnante d’échanger, d’influencer, et d’en apprendre davantage sur des diverses initiatives qui visent à accélérer les financements privés vers des projets à fort impact pour le climat en matière de réduction et de séquestration du carbone, notamment dans les pays en développement. Nos représentants ont notamment rencontré des responsables de développeurs de projets, de standards de certification, d’agences de notation, d’institutions de financement du développement, d’investisseurs et d’ONG. Ils ont également assisté à des événements sur les projets de préservation et de restauration des puits carbone naturels, tels que celui organisé par la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMAC), le Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC) et Climate Chance sur les corridors de biodiversité, dans le cadre d’un projet en cours sur les « Corridors de biodiversité en Guinée ».
La force d’EcoAct est de tisser des liens avec des acteurs du secteur privé et du secteur public. Mathilde et Léo ont également rencontré des délégués des pays dans lesquels EcoAct développe des projets afin de mieux comprendre leurs objectifs et de s’assurer que nos projets associés restent en phase avec les besoins et les attentes locales. Nos partenaires dans des pays tels que le Kenya, l’Ouganda, la RDC, la Guinée, le Cameroun, l’Inde, la Colombie ou le Mexique examinent attentivement la manière dont les négociations de l’article 6 peuvent influencer les changements dans leur approche d’attirer ces financements volontaires.
EcoAct poursuit plus que jamais son engagement dans le développement de projets de haute qualité et ans l’amélioration des pratiques sur ce marché volontaire du carbone. Notre objectif est d’aider les entreprises à investir dans des projets qui répondent à leurs besoins et de les orienter vers des solutions de la plus haute qualité, sans jamais compromettre notre engagement en matière de responsabilité environnementale et sociale.
Pour réduire les impacts et les risques environnementaux des organisations, transformer son modèle économique est nécessaire en parallèle d’une stratégie de décarbonation forte.
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