Le mot « stratégie » provient du grec ancien. Bien qu’utilisé alors sur les champs de bataille, plutôt que dans les salles de réunion, sa signification essentielle n’a pas changé : un plan de haut niveau permettant d’atteindre un objectif à long terme.
Aujourd’hui, une de nos plus grandes batailles est celle contre le changement climatique et l’objectif à long terme est de limiter le réchauffement à moins de 2 degrés. Pour atteindre cet objectif, de plus en plus d’États et d’entreprises s’engagent sur le chemin de la neutralité carbone. Mais pour y parvenir, une stratégie, bâtie sur des fondations solides, s’avère nécessaire. Voici nos recommandations pour construire votre stratégie de neutralité carbone.
C’est la première question à laquelle vous devez répondre : qui sera responsable de votre stratégie et s’assurera de son bon déroulement ? À la suite des recommandations de la TCFD, il est de plus en plus admis que les sujets liés au climat doivent être traités au niveau de du conseil d’administration. Au plus le responsable de votre stratégie de neutralité carbone sera haut placé, au plus celle-ci aura de chances d’obtenir soutien et financements. Cependant, cela n’assurera pas une bonne gestion opérationnelle. Par conséquent, il est important que le pilote ou le comité de pilotage de votre stratégie de neutralité carbone soit soutenu à tous les niveaux hiérarchiques de l’organisation, tout en étant capable de superviser les opérations au sein de celle-ci.
Nous demandons toujours à nos clients : « A qui vous comparez-vous ? ». Vous pourrez facilement répondre si vous avez des concurrents directs. Mais si votre business model, vos produits ou vos services sont uniques, qui choisirez-vous ?
Il est parfois plus utile de réfléchir en termes de pairs plutôt que de concurrents. Vos pairs peuvent être des organisations d’une taille semblable à la vôtre, qui interviennent sur les mêmes marchés ou même partagent vos valeurs ou vos principes opérationnels. En définitive, il faut que ce soit des organisations proches de la vôtre auxquelles vous souhaitez être comparé.
Une stratégie de neutralité carbone ne doit pas être pensée en silo. Il y a des bénéfices et des opportunités essentiels à s’engager pour la neutralité carbone et ceux-ci, tout comme les risques potentiels, devraient être parfaitement appréhendés. L’objectif est d’assurer une vie possible pour les générations futures, mais aussi la pérennité de votre entreprise.
Assurez-vous que les besoins et les attentes de vos parties prenantes soient pris en compte. L’idéal pour ce faire est de mesurer votre empreinte carbone sur l’ensemble de vos scopes et de mettre en place des ateliers pour consulter vos parties prenantes. S’ils sont organisés correctement, ces ateliers sont un très bon moyen de parvenir à un consensus, d’obtenir l’engagement de tous et de construire un programme clair à partir duquel travailler. Dans le cas contraire, ils donneront lieu à des discussions confuses qui désintéresseront les gens de ce que vous essayez d’accomplir. Ayez une vision claire de ce qu’est, pour vous, un résultat satisfaisant. Comme souvent en management, il est fondamental d’avoir votre objectif à l’esprit, dès le début de la démarche.
Avec l’objectif en tête, demandez-vous « de quoi avons-nous besoin / que voulons-nous et, par conséquent, quelles données devons-nous collecter ? ». Nous observons trop souvent des équipes passer des mois à rassembler des données pour produire des rapports annuels et répondre aux questionnaires du CDP et du GRI. Ces exercices peuvent s’avérer laborieux. Avec une stratégie claire, un système de reporting et de collecte de données élaboré en amont, la tâche peut être bien moins pénible.
Dernier point indispensable – l’amélioration continue de votre performance. Cela demandera une évaluation régulière et continue des progrès accomplis. En fonction de vos résultats et du contexte, interne ou externe, votre stratégie devra être réévaluée et réajustée.
Découvrez notre Note d’analyse et de décryptage de la neutralité carbone.