Cette année, le CDP prévoit de lancer un nouveau format combinant les trois questionnaires existants sur le climat, la forêt et l’eau. Compte tenu de cette nouveauté, il est préférable de commencer à se préparer à vos réponses plus tôt que prévu tout en tenant compte des axes d’améliorations et des enseignements tirés du cycle précédent. Dans ce nouvel article, Thibaut Durand et Olivier Perignon, nos experts CDP, décrivent les étapes pour vous aider dans votre préparation en vue d’améliorer votre score en 2024.
Dans un paysage RSE en constante évolution, les organisations doivent être prêtes à s’adapter au changement, à identifier et à combler de manière proactive leurs lacunes en matière de développement durable, à répondre aux risques et aux opportunités et à naviguer à travers les réglementations émergentes (telles que la CSRD ou les normes de l’ISSB). Pour atteindre ces objectifs, répondre aux questionnaires du CDP est une étape essentielle.
Le CDP n’est pas un énième cadre de reporting, il s’agit d’une initiative stratégique qui aide les entreprises à comprendre leurs impacts au regard de leur gestion du changement climatique, des forêts et de l’eau, afin de prendre des décisions éclairées.
Bien préparer sa soumission 2024 doit passer par l’évaluation de vos réponses précédentes aux questionnaires CDP. En identifiant les lacunes dans vos processus de collecte , vous serez en mesure d’améliorer de l’exactitude et l’exhaustivité de vos données. En comblant ces lacunes dès le départ, vous vous assurez de la crédibilité de votre reporting auprès de vos investisseurs, vos clients et des organismes de réglementation.
Dans les réponses CDP 2023, l’une des erreurs les plus courantes a été l’absence de plans de transition climatique crédibles et accessibles au public. En effet, pour obtenir un bon score et espérer faire partir de la liste A, des critères plus stricts ont été définis l’année dernière incluant l’exigence de plans de transition crédibles. Un plan de transition climatique démontre l’engagement des entreprises à suivre une trajectoire de 1,5 °C et leur volonté de transformer leur modèle d’affaires pour s’aligner sur l’objectif zéro émission nette. L’année dernière, nous avons d’ailleurs publié un livre blanc complet sur les plans de transition en faveur de la transformation durable des organisations.
Année après année, les risques physiques et de transition liés au climat sont de plus en plus importants. L’alignement sur la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) permet aux entreprises d’être conscientes des risques liés au climat, de s’y préparer et de les réduire. Pourtant, une autre lacune importante identifiée dans les stratégies actuelles est l’absence d’analyse des scénarios climatiques qui constituent une recommandation clé de la TCFD et des plans de transition. Analyser les différents scénarios climatiques constitue un exercice stratégique permettant à une organisation d’intégrer d’éventuels futurs climatiques dans sa stratégie, sa gestion des risques et sa planification financière.
Les plans de transition doivent être alignés sur un réchauffement maximal de 1,5 °C par rapport au niveau préindustriel, ce qui démontre l’importance de fixer des objectifs scientifiques de réduction des émissions (SBT) à court et à long terme (zéro émission nette). Les SBT permettent de fixer des objectifs clairs et mesurables et d’encadrer les ambitions des entreprises. Le CDP a également élargi les questions relatives aux objectifs de décarbonation afin d’inclure des objectifs relatifs aux forêts, aux terres et à l’agriculture (mieux connus sous le nom d’objectifs FLAG) pour les entreprises des secteurs à utilisation intensive des terres, conformément aux nouveaux critères de la SBTi.
Cette année, le CDP prévoit également d’ajouter un critère sur la gestion du changement climatique pour faire partie de la liste A, qui évaluera la présence d’un objectif zéro émission nette crédible. Ce changement devrait encourager les entreprises à être encore plus ambitieuses et à mettre en œuvre une réflexion à long terme sur leur stratégie de décarbonation.
En parallèle, ces dernières années, la décarbonation de la chaîne d’approvisionnement a été identifiée comme un levier clé permettant aux entreprises de réduire drastiquement les émissions de leur propre chaîne de valeur. L’engagement des fournisseurs est un ensemble d’initiatives mises en œuvre à la fois en interne et avec les fournisseurs pour améliorer la collaboration et la co-construction dans le but de décarboner la chaîne d’approvisionnement et de la rendre plus résiliente. Conformément aux lignes directrices du CDP, aux nouveautés du SBTi et de la norme ISO 20400, l’engagement auprès des fournisseurs et l’embarquement de l’équipe achats sont essentiels pour limiter son empreinte carbone globale (scopes 1, 2 et 3). Il s’agit également d’un facteur permettant d’accéder à la liste A du CDP.
Malgré l’introduction du module sur la biodiversité en 2022 dans les questionnaires du CDP, peu d’entreprises ont élargi leurs stratégies de développement durable pour évaluer et traiter ces enjeux. Comme le soulignent l’IPBES et le GIEC dans leur rapport de 2021 sur le changement climatique et la biodiversité, les entreprises doivent lutter conjointement contre le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité. Pour ce faire, elles doivent prendre en compte et déterminer une gouvernance, des engagements, un suivi et un reporting sur la prise en compte de la biodiversité. Par ailleurs, la biodiversité est l’un des indicateurs de la CSRD et le CDP a confirmé son intention de s’aligner sur le cadre de la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD) à partir de 2024 et de rendre les questions sur la biodiversité obligatoires. Par conséquent, il est préférable de commencer à se préparer dès maintenant afin de rester en phase avec les normes et réglementations émergentes.
Avec l’entrée en vigueur de nouvelles réglementations et de nouveaux cadres, le paysage réglementaire lié à la transition environnementale évolue rapidement. Deux évolutions notables sont l’ISSB et la CSRD :
ISSB : Lors de la COP27, le CDP a annoncé que son questionnaire intègrerait la norme climatique de l’ISSB (ISSB S2 Climate Standard) en 2024. L’ISSB vise à normaliser les rapports sur le développement durable à l’échelle mondiale, en se concentrant principalement sur la matérialité simple. Nous conseillons aux organisations d’anticiper ces nouvelles normes et de prendre une longueur d’avance avant de se lancer dans leur réponse aux questionnaires. En alignant vos efforts dans le cadre du CDP sur les lignes directrices de l’ISSB, vous pouvez vous assurer que vos informations sur le développement durable répondent aux attentes internationales et réduisent la charge de travail liée à votre reporting annuel.
CSRD : La CSRD, une initiative européenne, va plus loin que l’ISSB. Elle est beaucoup plus ambitieuse et solide, couvrant 10 thèmes ESG (climat, biodiversité, eau, pollution, économie circulaire…) et traite de la double matérialité (à la fois les impacts et les risques). La directive aura un impact significatif sur les entreprises opérant au sein de l’Union européenne et en dehors (les grandes entreprises non européennes qui ont des activités significatives dans l’UE seront impactées à partir de 2028). Une bonne préparation à la CSRD vous permettra de bien connaître les exigences et de les intégrer de manière transparente dans vos processus CDP, minimisant ainsi les défis liés à la conformité. Le CDP est totalement aligné sur les normes climatiques de la CSRD.
Après avoir identifié les lacunes de votre réponse au CDP, l’étape suivante consiste à prendre des mesures pour tirer parti des opportunités qui s’offrent à vous. Plus tôt vous commencez votre préparation au CDP, plus tôt vous pourrez identifier vos axes d’amélioration et ainsi créer de la valeur. Qu’il s’agisse d’optimiser l’efficacité énergétique et de réduire les coûts, de développer l’écoconception de vos produits ou d’accéder à de nouveaux marchés, une approche proactive vous permet d’aligner les objectifs de développement durable sur votre stratégie d’entreprise et d’acquérir un avantage concurrentiel.
Chez EcoAct, nous reconnaissons l’importance d’une bonne préparation avant de se lancer dans les questionnaires du CDP. Nous proposons une gamme complète de services pour aider les entreprises à se préparer au prochain cycle du CDP et à améliorer leur score grâce à l’amélioration de leurs stratégies environnementales.
Plan de transition : Notre offre de services autour de la planification de la transition permet aux organisations de transformer leur ambition en une stratégie climat complète accompagnée d’une feuille de route opérationnelle. Nous vous aidons à comprendre les actions spécifiques et les implications financières nécessaires pour respecter vos engagements climatiques et la manière de les intégrer dans votre entreprise en veillant à ce que les mesures nécessaires de gouvernance, d’engagement interne et de pilotage soient en place.
Conduite du changement : Parallèlement, un programme de conduite du changement peut vous aider à comprendre la perception interne de vos engagements écologiques afin de préparer au mieux vos équipes et de les embarquer dans la transformation nécessaire pour atteindre vos objectifs dans le cadre de votre plan de transition.
Recommandations de la TCFD et analyse de scénarios climatiques : EcoAct peut évaluer votre alignement actuel sur les recommandations de la TCFD et effectuer une modélisation qualitative et quantitative des scénarios climatiques afin de comprendre et d’évaluer les risques et les opportunités actuels et futurs liés au climat.
SBT et objectif Net-Zero : EcoAct offre un soutien dans tous les domaines, qu’il s’agisse de fournir une veille sectorielle sur les SBT, de calculer vos émissions des scopes 1, 2 et 3, de modéliser vos objectifs ou encore d’opérationnaliser vos trajectoires de décarbonation. Nous avons déjà accompagné plus de 85 entreprises à définir des SBT, dont 100 % ont été validés par la SBTi.
Engagement des fournisseurs : L’engagement des fournisseurs est un processus cyclique qui s’intègre dans les stratégies d’achat. Il se concentre sur l’amélioration continue de la collecte de données liées au scope 3, l’analyse et la définition d’indicateurs pour les fournisseurs afin de décarboner à un rythme qui s’aligne sur votre entreprise. EcoAct propose une approche personnalisée de l’engagement des fournisseurs incluant l’évaluation de vos processus d’achat, l’analyse de la maturité de vos fournisseurs, la modélisation de leurs objectifs de réduction d’émissions et des recommandations sur les prochaines étapes de la décarbonation de votre chaîne d’approvisionnement.
Biodiversité : EcoAct propose un accompagnement complet autour des enjeux liés à la biodiversité : calcul d’empreinte, évaluation des DIRO (dépendances, impacts, risques et opportunités) par le biais de la TNFD, définition d’objectifs de réduction d’impacts fondés sur la SBTN ou encore mise en place d’un plan d’action.
Expertise réglementaire : Grâce à nos connaissances des politiques environnementales et des cadres obligatoires en vigueur, nos clients sont en mesure de garder une longueur d’avance sur les réglementations émergentes telles que l’ISSB et la CSRD. Nous fournissons des informations sur les exigences de conformité, ce qui permet de réduire la charge de travail liée au reporting et d’améliorer ainsi vos réponses au CDP.
Cette année, de nombreux changements seront apportés aux questionnaires du CDP, au calendrier et à la plateforme de reporting :
Changement majeur en 2024 : le CDP passera à un questionnaire intégré plutôt qu’à des questionnaires distincts sur le changement climatique, les forêts et la gestion de l’eau. Ainsi, les entreprises qui ont été invitées à répondre à plusieurs questionnaires pourront désormais répondre à un seul questionnaire et économiser du temps ! Il s’agit également d’encourager une réponse plus holistique de la part des entreprises, qui s’attaquent non seulement à la crise climatique, mais aussi à la crise interdépendante de la nature. Ces dernières années, le questionnaire a couvert un plus grand nombre de sujets, tels que le plastique et la biodiversité, afin de refléter cet état de fait.
En pratique, cela signifie que la structure du questionnaire sera modifiée et que les entreprises continueront à répondre à des questions portant sur des thèmes spécifiques. Les entreprises ne devront soumettre qu’une seule réponse. Il convient de noter que les entreprises ne pourront soumettre qu’une réponse “publique” ou “non publique” pour l’ensemble de leur questionnaire et qu’elles ne pourront pas choisir les thèmes environnementaux qu’elles couvriront. Les informations communiquées aux parties prenantes (notamment aux fournisseurs) resteront confidentielles.
Un questionnaire intégré ne signifie pas que les entreprises devront répondre aux trois thèmes environnementaux. Au minimum, les entreprises devront répondre aux questions sur le changement climatique ainsi qu’aux questions sur le plastique et la biodiversité. Les questionnaires couvriront les questions environnementales pertinentes pour une entreprise en fonction de son secteur ou de son activité, conformément au système de classification des activités (ACS) utilisé par le CDP. Il convient de noter que les entreprises recevront des notes distinctes pour le changement climatique, les forêts et la gestion de l’eau ; les questions liées à la biodiversité et le plastique n’étant pas notées cette année.
Cette année, le cycle de reporting a été révisé pour refléter les changements apportés au questionnaire et à la plateforme. En avril, la nouvelle plateforme sera mise à disposition des autorités qui demandent aux entreprises de communiquer des informations. Elle sera ensuite accessible de juin à septembre pour le reporting des entreprises. Les scores devraient être disponibles d’ici la fin de l’année 2024. Vous trouverez ci-dessous le calendrier 2024 publié par le CDP :
Cette année, le CDP lancera une nouvelle plateforme de reporting qui offrira une meilleure expérience en simplifiant la collecte des données et en affichant uniquement les questions pertinentes pour l’entreprise.
Avec les nombreux changements à venir en 2024, nous encourageons les entreprises à commencer tôt à répondre au CDP pour identifier rapidement les axes d’amélioration et de saisir cette opportunité pour progresser.
Cette attitude proactive améliorera votre score pour le prochain cycle de reporting tout en améliorant votre résilience. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez tirer parti du CDP pour maximiser votre impact !
Répondez-vous aux questionnaires du CDP ?
Le CDP évalue, à partir des réponses apportées aux questionnaires, l’impact environnemental des entreprises, des territoires et des organisations.
En tant que partenaire accrédité de catégorie Gold du CDP, nous mettons notre expertise au service des organisations pour les accompagner dans leur réponse.
Quelle que soit votre expérience en matière de reporting CDP, nous avons conçu une fiche d’information pour vous offrir :
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