Urgence de l’adaptation : le rapport du groupe II du GIEC décrypté

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Le 28 février dernier paraissait le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) axé sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité au changement climatique. Ce rapport intitulé « Changement climatique 2022 : impacts, adaptation et vulnérabilité » constitue le deuxième volet du sixième rapport d’évaluation par le GIEC et fait suite au premier volet que nous avions également décrypté pour vous. Bien qu’alarmant, le rapport propose une liste de solutions et de facteurs de réussite à activer afin de poursuivre et d’atteindre un développement résilient au climat (CRD). EcoAct vous propose ce décryptage des messages clés du rapport. 

Urgence de l’adaptation : le rapport du groupe II du GIEC décrypté

Des risques plus prononcés, plus étendus et plus dévastateurs que prévu

De quels risques parle-t-on ? 

Montée des eaux, sécheresse, cyclones, canicules : les événements climatiques extrêmes peuvent se combiner et se propager entre régions et systèmes socio-économiques interconnectés. Les risques liés aux changements climatiques ne se limitent pas aux événements météorologiques extrêmes. Stabilité énergétique, protection des écosystèmes, sécurisation de l’accès à la nourriture et des ressources en eau potable, éducation et santé sont autant d’éléments également en jeu. 

Le risque est le produit de la vulnérabilité et de l’exposition. Augmenter l’une ou l’autre a donc pour conséquence un risque accru. 

Populations humaines vulnérables 

Au niveau actuel de 1,1 °C de réchauffement global, environ 3,4 milliards de personnes vivent déjà dans un contexte de vulnérabilité aux risques liés au changement climatique. Les populations les plus vulnérables sont les plus impactées. Des crises humanitaires telles que des déplacements de population émergeront de ce contexte de changement climatique accru.  

D’ici à 2050, un milliard de personnes vivant sur des îles à basse altitude et en zones côtières à risques seront concernées par la montée du niveau de la mer. 

Vulnérabilité des écosystèmes 

Près de la moitié des espèces vivantes se sont déplacées vers les pôles ou en altitude plus élevée afin de compenser l’augmentation de température moyenne. Dès le seuil de 2 °C de réchauffement global par rapport à l’ère préindustrielle atteint, jusqu’à 18 % des espèces terrestres seront menacées d’extinction. 

La sécurité alimentaire et la sécurité de l’accès à l’eau en jeu 

Des millions de personnes vulnérables (populations indigènes, enfants, personnes âgées et femmes enceintes) font déjà face à une forte insécurité alimentaire. La pisciculture et la conchyliculture sont particulièrement menacées par le réchauffement et l’acidification des océans. 

De plus, près de la moitié de la population mondiale est déjà confrontée à une pénurie sévère d’eau pendant au moins un mois par an. Les risques liés à la disponibilité des ressources en eau et à l’eau (sécheresse, inondation) vont aller croissant.   

La réponse de l’humanité et de la nature aux changements climatiques : l’adaptation 

A ce stade du réchauffement global, certains risques sont inévitables. Toutefois, il existe des leviers de protection. Ce sont les mesures permettant de diminuer la vulnérabilité et l’exposition des personnes, des écosystèmes et des biens aux risques. On parle de mesures d’adaptation. Certaines mesures d’adaptation ont un fort potentiel de synergie avec l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre.

Le constat actuel  

Des progrès ont été observés depuis la publication en 2014 du Volet 2 du 5ème rapport d’évaluation du GIEC, mais des disparités géographiques et financières existent toujours. Les mesures en cours et passées se sont surtout focalisées sur la planification à court terme au détriment de l’implémentation à long terme. Seules la planification sur le long terme et l’accélération de l’implémentation permettront de réduire les disparités.  

Les co-bénéfices de l’adaptation 

Les bénéfices des mesures d’adaptation se partagent dans plusieurs domaines. Par exemple, la végétalisation des zones urbaines permet de lutter contre le risque d’îlot de chaleur et a des co-bénéfices en termes d’atténuation des émissions (moins de climatisation) et en faveur de la biodiversité. 

Les limites de l’adaptation et comment les dépasser  

A l’inverse, certaines mesures d’adaptation peuvent augmenter les risques. On parle alors de maladaptation. Par exemple, l’édification de digues côtières favorisant l’intensification des développements sur le littoral augmente l’exposition des biens et des personnes au risque d’inondation côtière. 

Pour éviter la maladaptation et pour favoriser une adaptation croissante et efficace, le GIEC recommande : 

  • Le développement du savoir lié aux impacts du changement climatique et aux solutions possibles ; 
  • Des objectifs et des priorités clairs ; 
  • L’implication politique et l’application des mesures jusqu’au bout ; 
  • Le développement de cadres institutionnels ; 
  • La favorisation de solutions qui présentent des bénéfices multisectoriels ; 
  • La flexibilité des solutions ; 
  • L’inclusion des populations vulnérables et/ou marginalisées.

L’objectif d’un développement résilient au changement climatique 

Le GIEC a listé 17 objectifs de développement durable liés à la prospérité, au partenariat, à la paix, à la planète et aux populations. 

Le CRD est un futur où les mesures d’adaptation ont permis de réduire les risques liés aux changements climatiques et où les mesures d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre ont été efficacement appliquées. Ce futur présente une biodiversité forte et le niveau de réalisation des objectifs de développement durable est élevé.   

Comment atteindre un CRD ? 

L’orientation des trajectoires de développement vers ou à l’opposé du CRD n’est pas le fruit de décisions isolées, mais au contraire le fruit d’orientations prises au sein d’arènes d’engagement. Au cœur de ces arènes, les gouvernements, le secteur privé et les sociétés civiles interagissent et s’accordent pour orienter les trajectoires de développement. 

Nous sommes encore au sein d’une fenêtre d’opportunité. 

Actuellement, il est encore possible d’adopter des choix sociétaux menant à un taux de réussite élevé de CRD. Toutefois, cette opportunité est furtive. Le GIEC est formel : dès 2030 et sans mesures, certaines trajectoires seront hors de portée et il ne sera plus possible d’atteindre un taux élevé de CRD.  

Comment favoriser un CRD ? 

Les processus de décision, de finance et de mise en œuvre sont intégrés à tous niveaux de gouvernance, de secteurs et de calendrier. Les gouvernements, sociétés civiles et le secteur privé œuvrent ensemble pour la réduction des risques, pour la justice et l’équité. Les leviers d’action sont : 

  • L’information ; 
  • Une gouvernance inclusive ; 
  • Des ressources humaines et technologiques ; 
  • La finance ; 
  • Le savoir et l’éducation. 

La coopération internationale et les partenariats sont des facteurs de facilitation. La coopération internationale lie les gouvernements aux entités d’enseignement, médias, investisseurs et entreprises. Les partenariats avec les groupes traditionnellement marginalisés tels que les femmes, les jeunes, les populations indigènes, les communautés locales et minorités ethniques favorisent un fort taux de réussite de CRD. 

Pour mieux comprendre ces enjeux et découvrir les exemples et mises en applications concrètes, n’hésitez pas à télécharger notre nouvelle fiche explicative consacrée à l’adaptation.   

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  • Par quoi commencer pour s’adapter au dérèglement climatique ?
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