Placée sous le signe de l’océan et de la mise en œuvre de l’accord de Paris, la COP25 devra aboutir à une relève générale de l’ambition des pays participants, ainsi qu’à la définition des mécanismes de coopération internationale volontaire pour faciliter la collaboration des États et la mobilisation du secteur privé selon des règles précises. Face au défi de rendre opérationnel l’accord de Paris, cette COP s’annonce aussi décisive que technique.
Ayant surmonté quelques obstacles politiques sans précédents en changeant de pays hôtes, puis de continent, la COP25 aura bel et bien lieu : elle se déroulera du lundi 2 jusqu’au vendredi 13 décembre à Madrid. Son organisation ne s’est pas laissée perturber non plus par les États-Unis, qui ont récemment enclenché leur retrait officiel de l’accord de Paris.
Lors de cette 25ème Conférence des Parties, une attention particulière sera portée sur la biodiversité et sur l’océan, qui a récemment été mis au cœur des engagements climat par le denier rapport spécial du groupe d’experts des Nations Unies sur le climat (GIEC), rendu public le 25 septembre 2019. Ainsi, le recours aux écosystèmes dans la lutte pour le climat devrait bénéficier d’une place centrale dans les discussions cette année.
Pour prendre la mesure de ses enjeux, il convient de rappeler que la mise en œuvre effective de l’accord de Paris repose sur les décisions prises lors de cette conférence. En premier lieu, elle a pour vocation de préparer la révision à la hausse des engagements climatiques de chaque pays participant. Étant donné que nous suivons à l’heure actuelle une trajectoire de 4°C de réchauffement, voire 7°C aux dernières nouvelles de la communauté scientifique, il est vital que les États relèvent l’ambition de leurs contributions.
En plus de cette relève générale de l’ambition, les attentes sont fortes envers les pays les plus mobilisés en faveur de la neutralité carbone pour faire bouger les lignes et montrer l’exemple à ceux qui remettent en cause cet objectif.
En outre, la portée de cette COP dépasse l’échelle des États, et concerne l’ensemble des acteurs. A commencer par les villes, les territoires et les entreprises qui vont être directement concernés par l’action climatique à engager. En effet, les attentes sont fortes en matière de finalisation des règles du jeu, notamment pour la mobilisation du secteur privé, via sa contribution aux financements climat et aux transferts de technologies.
La conférence de cette année devra poser les bases d’une coopération internationale de lutte contre le changement climatique en établissant les règles de nouveaux mécanismes internationaux de transferts de réductions d’émissions de GES, tant pour les États que pour les acteurs privés. Un futur mécanisme international de crédits carbone devrait voir le jour. L’enjeu principal est d’assurer l’intégrité environnementale des projets de réductions ou de séquestrations de GES et d’éviter le double comptage des crédits carbone, en garantissant leur unicité lors d’un transfert.
Plus précisément, c’est l’article 6 de l’accord de Paris qui se retrouve au cœur de ce débat. Or, sa négociation n’avait pas été finalisée pour le « Paris Rulebook », fruit de la COP24, posant les bases pour la mise en œuvre de l’accord de Paris.
Si l’article 6 est d’une telle importance, c’est parce qu’il met en place des politiques de coopération entre les États (article 6.2) et permet la mobilisation des entreprises pour financer la transition vers la neutralité carbone (article 6.4). Il précise notamment le régime MRV (Measure – Reporting – Verification) qui permet la comptabilisation des émissions de GES des projets coopératifs et qui donne les principes de livraison des crédits carbone : les types de projets et secteurs éligibles, les lignes directrices pour établir le scénario de référence, les méthodologies pour chaque type de projet éligible, les critères d’additionalité, la période de livraison des crédits, la mise en œuvre d’un registre, des mesures pour éviter le double comptage des crédits entre les États, etc. Autant de principes indispensables au bon fonctionnement de transferts internationaux de réductions d’émissions entre les États pour que le secteur privé s’engage sans risques.
Ces mécanismes sont importants car ils pourraient permettre non seulement de réaliser plus de réductions d’émissions à moindre coût et avec d’importants bénéfices en lien avec les Objectifs de développement durable, mais aussi de participer aux contributions déterminées au niveau national de chacun des États, notamment des pays les moins développés via la mobilisation des acteurs privés.
Le défi est d’autant plus immense que nous entrons dans une année charnière et ne disposons que de 10 ans pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C et ainsi éviter les impacts catastrophiques du changement climatique selon les préconisations du rapport du GIEC. Ce haut lieu de négociation sur la gouvernance du climat doit donc permettre de poursuivre et de renforcer la dynamique de l’action climatique jusqu’en 2020, soit l’échéance à laquelle la relève des engagements climatiques doit être actée, cinq ans après la COP21 de Paris qui a mis au jour l’accord de Paris. L’enjeu est de taille pour mettre la planète sur la trajectoire de 1,5°C avant la COP26 qui se tiendra à Glasgow en 2020.
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