En parallèle d’une politique de réduction drastique des émissions de GES, chaque acteur doit se doter d’une stratégie de résilience et d’un plan d’adaptation au dérèglement climatique afin de pérenniser son activité.
Ces derniers mois, de nombreuses inondations ont eu lieu à travers le monde, et leur fréquence et intensité ne cessent d’augmenter avec le dérèglement climatique. A titre d’exemple, en été 2021, de fortes précipitations ont entraîné des crues extrêmes en Allemagne et en Belgique. Plus récemment et depuis le début de l’été, le Pakistan est victime d’inondations meurtrières ayant déjà englouti une partie du pays.
Début septembre, Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, a appelé à réduire au plus vite la consommation d’énergies fossiles qui sont en grande partie responsables du changement climatique et donc, de catastrophes naturelles comme celle-ci.
L’atténuation et l’adaptation au dérèglement climatique sont donc nécessaires pour en éviter les pires conséquences.
Dans notre dernier article sur les inondations, nous nous sommes concentrés sur la façon dont le changement climatique entraîne davantage d’inondations, leurs impacts et les options d’adaptation potentielles. Dans cet article, nous développerons les produits d’évaluation des risques d’inondation qu’EcoAct propose actuellement.
Chez EcoAct, nous avons développé une approche holistique pour évaluer l’exposition et la vulnérabilité d’un site ou d’une région aux différents risques d’inondation, et pour estimer les dégâts et coûts potentiels.
Pour un système (par exemple, une entreprise), le risque d’inondation est défini comme une combinaison :
Pour évaluer l’exposition d’un site ou d’une région aux inondations pluviales et fluviales, les deux facteurs les plus importants à considérer sont :
Ces deux facteurs déterminent en grande partie l’étendue potentielle d’une inondation.
La première étape pour définir l’exposition aux inondations consiste à définir un épisode pluvieux extrême qui pourrait se produire et entraîner une inondation (par exemple : 150 mm de pluie en 24 heures). Grâce aux données des modèles climatiques régionaux de haute résolution sur les précipitations, nous sommes en mesure de déterminer la probabilité que de tels épisodes pluvieux surviennent en fonction de différents scénarios climatiques. Puis, avec l‘aide de notre client, nous identifions les épisodes de pluies extrêmes pertinents pour son activité, et choisissons les scénarios climatiques et l’horizon temporel futur pour l’analyse.
La deuxième étape consiste à collecter et traiter des données topographiques de haute résolution. La haute résolution spatiale est essentielle pour quantifier précisément les zones inondables et les profondeurs potentielles des inondations. Chez EcoAct, nous avons développé un modèle d’inondation en 3D qui met en évidence les zones inondables et fournit une carte de profondeur d’inondation à une résolution spatiale de 1m. Lorsque la résolution spatiale des données d’élévation de 1m n’est pas disponible, nous utilisons un outil alternatif basé sur une résolution spatiale de 30m.
Pour compléter l’évaluation de l’exposition au risque d’inondation, nous prenons également en compte deux facteurs importants qui affectent la proportion des précipitations converties en ruissellement de surface : le drainage, ainsi que la couverture et l’utilisation des sols.
Pour convertir toutes ces données en une cartographie des risques d’inondation, nous utilisons un modèle d’hydrologie statique avec un schéma de diffusion en 2D où l’eau issue des inondations peut s’écouler dans plusieurs directions en fonction de la topographie de la zone. L’avantage de notre modèle est qu’il est indépendant de la région d’intérêt et peut être appliqué dans n’importe quelle zone géographique. L’approche de modélisation 3D que nous utilisons permet une cartographie précise des risques d’inondation et des impacts potentiels. Ainsi, notre outil offre la possibilité d’adapter les mesures de protection contre les inondations.
Pour évaluer la vulnérabilité d’un site ou d’une région aux inondations pluviales et fluviales, notre outil permet d’intégrer des mesures locales de protection contre les inondations telles que des bassins de stockage, des levées, des pompages, etc. Au cours de cette étape, nous organisons des entretiens et travaillons en étroite collaboration avec les gestionnaires de sites et les ingénieurs locaux pour affiner les résultats relatifs aux inondations potentielles.
Pour les inondations côtières, la topographie de haute résolution est également essentielle pour déterminer l’exposition précise au risque d’inondation.
Nous avons ainsi développé un outil compatible avec n’importe quelle géographie, doté d’une résolution spatiale de 30m (la plus haute résolution spatiale disponible au niveau mondial), et qui est basé sur l’ensemble des données topographiques côtières mondiales et sur les scénarios d’élévation du niveau de la mer du dernier rapport du GIEC (réf : Climate Central).
Dans cet outil, nous faisons la distinction entre les inondations permanentes, les inondations annuelles et les inondations avec une période de retour de 10 ans.
Nous pouvons également évaluer l’exposition aux inondations de la zone environnante et des infrastructures d’un site en particulier. Pour évaluer la vulnérabilité d’un site ou d’une région aux inondations côtières, nous organisons des entretiens afin de recueillir des données sur les mesures locales de protection contre les inondations.
Pour estimer les coûts des dommages liés aux inondations fluviales, pluviales ou côtières, nous utilisons des courbes de profondeur d’inondation – dommages qui relient une profondeur d’inondation spécifique à une fraction de dommages par m².
Ces fonctions varient par actif, secteur et par zone géographique. Pour obtenir une estimation du coût global des dommages par m², nous utilisons la valeur actuelle des actifs et infrastructures du client.
L’étape suivante, après une analyse des risques d’inondation, consiste à évaluer les mesures de protection et d’adaptation aux inondations qui sont déjà en place ou qui pourraient l’être. En général, une stratégie de protection à plusieurs niveaux est conseillée pour le développement de mesures d’atténuation et d’adaptation aux inondations. Ces différents niveaux sont constitués de mesures de protection contre les inondations, d’un aménagement spatial étanche et d’une stratégie de gestion des catastrophes.
Pour en savoir plus sur l’adaptation au changement climatique, vous pouvez télécharger notre fiche d’information !
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