Les vagues de chaleur transforment les écoles en bouilloires dans certains départements. Le chantier colossal de la rénovation énergétique des bâtiments scolaires n’en est qu’à ses balbutiements. Avec Avec des températures qui ont dépassé les 36 °C
dans plusieurs villes de métropole depuis le début de la semaine, la rentrée scolaire s’est faite sous le signe, inquiétant, du dérèglement climatique. Salles de classe surchauffées, élèves fatigués qui peinent à se concentrer : les épisodes de chaleur, y compris désormais au mois de septembre, se multiplient et s’intensifient. Ils rappellent que les établissements scolaires sont, pour l’immense majorité, inadaptés à ces phénomènes.En déplacement dans un collège à Orthez (Pyrénées-Atlantiques) avec le ministre de
l’éducation nationale, Gabriel Attal, Emmanuel Macron a annoncé mardi 5 septembre le déblocage de 500 millions d’euros supplémentaires pour la rénovation énergétique des bâtiments scolaires dès 2024, avec pour objectif « dans les dix ans de pouvoir rénover 40 000 à 44 000 écoles, et donc d’accompagner les communes, les départements et les régions en fonction du niveau, dans ce travail » Un coup d’accélérateur par rapport à l’objectif fixé en mai dernier par Christophe Béchu, le ministre de la transition écologique, de rénover 10 000 établissements du premier degré d’ici 2027. Le plan doté de deux milliards d’euros ne concernait alors que les écoles du premier degré et pas les lycées et les collèges. Le chantier est, il est vrai, colossal. Selon le rapport sénatorial de juin dernier intitulé «Le bâti scolaire à l’épreuve de la transition écologique » , isoler les quelque 60 000 bâtiments scolaires requiert un soutien massif de l’État pour accompagner les collectivités propriétaires des murs : les communes pour les écoles, les départements pour les collèges et les régions pour les lycées. Le coût global de la rénovation énergétique des bâtiments scolaires, estimé par le
rapport Demarcq de mars 2020, est de 40 milliards d’euros sur dix ans, délai dans lequel le gouvernement s’est engagé à réduire de 40 % la consommation énergétique de l’ensemble des bâtiments publics. Le secrétariat à la ruralité l’estimait, avant l’été, plutôt
à 52 milliards sur dix ans. Deux estimations qui portent l’effort annuel à quatre ou cinq milliards d’ici 2030.
Autant dire que les 500 millions d’euros annoncés mardi par le président de la République, même s’ajoutant aux deux milliards du Fonds vert, restent bien en deçà des besoins. S’y ajoutent, il est vrai, d’autres enveloppes, comme la DETR (dotation d’équipement des territoires ruraux) ou la DSIL (dotation de soutien à l’investissement local), mais qui ne sont pas fléchées spécifiquement sur cet objectif. La ville de Marseille a, elle, touché une dotation à part pour ses écoles dans le cadre du projet « Marseille en
grand ».Les collègues réalisent avec les épisodes de plus en plus fréquents de chaleur que leur établissement est aussi une bouilloire thermique.