Étude EcoAct : Classement 2020 de la performance en matière de reporting climat des entreprises du CAC 40

Les stratégies vers zéro émission nette au cœur des préoccupations BNP Paribas se classe n°1 au classement CAC 40 et Microsoft truste le podium global (CAC 40, FTSE 100, IBEX 35 et DOW 30) Deux entreprises du CAC 40 dans le top 10 global : BNP Paribas (5ème) et Danone (8ème) Le CAC 40 est l’indice au ...

Magdalena Jouenne-Mazurek

23 SEP 2020 10 minutes de lecture

Les stratégies vers zéro émission nette au cœur des préoccupations

  • BNP Paribas se classe n°1 au classement CAC 40 et Microsoft truste le podium global (CAC 40, FTSE 100, IBEX 35 et DOW 30)
  • Deux entreprises du CAC 40 dans le top 10 global : BNP Paribas (5ème) et Danone (8ème)
  • Le CAC 40 est l’indice au score moyen le plus élevé (62 %)
  • Les entreprises françaises engagées en faveur de la neutralité carbone montrent l’exemple en matière de stratégie pour atteindre leurs ambitions (59 %, contre moins de 50 % pour les autres indices).

Paris, le 23 septembre 2020 – Comment les entreprises progressent-elles dans la lutte contre le changement climatique et dans la réalisation de l’objectif zéro émission nette ? Comment mesurons-nous leurs performances en matière de reporting climat ?

EcoAct dévoile son rapport 2020 qui passe au crible la performance en matière de reporting climat des entreprises du CAC 40. Cette étude annuelle est déclinée en 4 indices boursiers et donne lieu à une publication simultanée en France, au Royaume-Uni (FTSE 100), en Espagne (IBEX 35) et aux États-Unis (DOW 30). Elle se base sur des informations publiquement et aisément accessibles à une tierce partie, hiérarchisées en fonction de 64 critères.

Globalement d’année en année, EcoAct note que le niveau des meilleures pratiques en matière d’action en faveur du climat communiquée par les entreprises ne cesse d’augmenter. Parallèlement, les impacts du changement climatique continuent de s’intensifier, tout comme l’inquiétude de l’opinion publique. La pression exercée sur les organisations pour qu’elles agissent dans la lutte contre le changement climatique n’a jamais été aussi forte.

Si nous n’ignorons pas les défis sans précédent engendrés par la pandémie mondiale du COVID-19, le rapport laisse entrevoir qu’une transformation profonde des modèles est possible et que les plus grandes entreprises peuvent être moteur dans la transition urgente vers zéro émission nette. Le chemin à parcourir est encore long et nous appelle à redoubler d’efforts, car nos actions au cours de cette décennie seront déterminantes.

Classement CAC 40 et enseignements clés [1]

(En % des critères de performance de reporting climat atteints[2])

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  • Le CAC 40 est l’indice qui a toujours eu le score moyen le plus élevé depuis son inclusion au rapport il y a quatre ans, tendance confirmée cette année avec 62 % atteints en moyenne.
  • De nouvelles entreprises font leur entrée dans le top 10 de l’indice, notamment Kering qui a réalisé une montée considérable (+ 8).
  • Les secteurs de l’automobile, des TIC et du luxe sont les plus représentés dans le top 10.
  • En 2019, l’alignement sur les recommandations de la TCFD([3])avait bondi de 13 % à 43 %. Cette année, le seuil des 50 % est dépassé puisque 22 entreprises sur 40 non seulement se revendiquent alignées sur les recommandations de la TCFD, mais communiquent de façon précise sur ses 4 domaines clés : gouvernance, stratégie, gestion des risques, mesures et objectifs.
  • 17 entreprises du CAC (43 %) prennent en compte des scénarios climatiques[4] dans leur business plan et 34 (85 %) communiquent sur les risques physiques et/ou de transition.
  • Le Scope 3[5] semble intéresser de plus en plus les entreprises : elles sont 32 à produire un reporting carbone intégrant ce périmètre. Celui-ci est par ailleurs de plus en plus détaillé puisque 13 entreprises déclarent leurs émissions de carbone sur au moins 6 catégories sur 15 du Scope 3.
  • 50 % des entreprises se sont fixé une trajectoire alignée sur l’initiative SBT[6].
  • En matière d’approvisionnement en électricité renouvelable, 35 % des entreprises sont dans la fourchette de 26 % à 50 % et 12,5 % du CAC 40 y ont recours à 75 % minimum.
  • 63 % des entreprises s’engagent en faveur des Objectifs de développement durable (ODD), mais seules 15 % communiquent leurs progrès à l’aide des indicateurs des ODD.
  • 95 % des entreprises mettent en place des initiatives internes visant à encourager les actions responsables du personnel. 25 % offrent même des récompenses financières sous forme de prix/trophée.
  • 65 % des entreprises entreprennent des actions pour influencer le comportement des consommateurs en fournissant notamment des informations sur leurs offres à faible émission.

En France, le cap fixé par le gouvernement vers la neutralité carbone à l’horizon 2050, inscrite dans la loi énergie-climat promulguée en novembre 2019, semble avoir influencé les entreprises du CAC 40. Les engagements vers la neutralité ou zéro émission nette passent de 22,5 % des entreprises en 2019 à 43 % en 2020. Bien qu’il s’agisse d’une hausse moins importante que pour tous les autres indices, les entreprises françaises communiquent majoritairement plus souvent une stratégie claire pour atteindre leur ambition (59 % de celles qui ont pris un engagement). Elles ne sont cependant que 11 (28 %) à se fixer un calendrier avec une date précise pour atteindre cet objectif. Il est donc possible qu’il y ait plus de prudence en l’absence de définitions globales, et qu’il soit plus important d’avoir un plan d’action défini avant de communiquer sur leur engagement. Nous notons également que peu d’entreprises du CAC 40 définissent clairement leur compréhension de la neutralité carbone ou de l’objectif de zéro émission nette, puisqu’elles sont seulement 30 % à le faire.  Il est certain que la France dispose d’une législation climatique plus complète que le Royaume-Uni, l’Espagne et les États-Unis. Par conséquent, l’importance de la conformité et de la transparence des actions mises en place pourrait modérer légèrement le rythme des engagements communiqués par les entreprises françaises.

Classement global et enseignements clés

Étude EcoAct : Classement 2020 de la performance en matière de reporting climat des entreprises du CAC 40
  • Le top 10 global démontre que le leadership en matière de climat est possible, quelle que soit la zone géographique.
  • 45 % des entreprises (contre 20 % en 2019) sont engagées en faveur de l’objectif mondial d’atteinte de laneutralité carbone et/ou de zéro émission nette d’ici à 2050 (accord de Paris).
  • 44 % des entreprises offrent ou utilisent des financements durables[7].
  • 17 % des entreprises du DOW consomment 100 % d’énergies renouvelables ; contre 6 % pour l’IBEX, 5 % pour le CAC et 3 % pour le FTSE
  • 50 % des entreprises du classement global sont alignées sur les recommandations de la TCFD(2) contre 38 % l’an dernier et seulement 12 % en 2018. De plus, cette année, la notation ne récompense que les entreprises pouvant démontrer qu’elles agissent dans les quatre domaines de la TCFD (gouvernance, stratégie, gestion des risques, mesures et objectifs).
  • 56 % des entreprises utilisent ou s’engagent à utiliser l’analyse de scénarios climatiques (40 % en 2019)
  • 29 % des entreprises n’ont pas encore établi d’objectifs de réduction de leurs émissions de carbone, alors que 38 % d’entre elles, à l’inverse, se fixent des objectifs alignés sur la SBTi
  • 38 % des entreprises incluent le Scope 3 dans leurs objectifs de réduction d’émissions de carbone
  • Nette amélioration du nombre d’entreprises qui encouragent leurs cadres supérieurs à intégrer le développement durable et le climat au cœur de leur stratégie : 56 % contre 40 % l’an dernier.

Méthodologie :

Ce rapport est fondé sur les informations disponibles publiquement et facilement accessibles à toute tierce partie intéressée. En effet, nous sommes convaincus que pour que les entreprises gèrent leurs émissions de GES et leurs impacts environnementaux de manière transparente, il est essentiel que le grand public ait accès à cette information et qu’elle soit communiquée de façon intelligible pour tous.

Les entreprises sont notées en fonction de critères articulés autour de quatre grands axes. Les scores sont établis à l’issue de l’évaluation des informations disponibles dans leurs rapports extra-financiers 2019/2020, leurs documents de référence et tout lien supplémentaire provenant des sites web des entreprises, y compris les microsites et blogs spécifiquement dédiés au climat ou à l’énergie.

Le rapport se focalise sur la performance en matière de reporting climat : chaque entreprise est notée en réponse à 64 questions permettant un maximum de 72 points. Les notes sont exprimées en pourcentages (72 points donnant lieu à une note de 100 %). Les questions portent sur les quatre domaines suivants : Mesure et reporting (rigueur du reporting d’une entreprise), Stratégie et gouvernance, Objectifs et réduction, Engagement et innovation (façon dont une entreprise interagit avec ses parties prenantes).

Les meilleures pratiques mettent en lumière les entreprises pionnières en matière de stratégie climat ; elles s’établissent selon les scores obtenus aux questions posées dans les quatre catégories précédentes. Celles-ci portent une attention particulière aux énergies renouvelables, à l’engagement de la chaîne d’approvisionnement, aux programmes de réduction de l’empreinte carbone et à la définition d’une stratégie vers zéro émission nette. Cette section n’influe pas sur le classement global, mais elle permet de mettre en avant les entreprises qui montrent l’exemple en matière de leadership et d’innovation au service du climat et de l’environnement.

A propos d’EcoAct

EcoAct est une société internationale de conseil et de développement de projets qui accompagne entreprises, organisations, institutions et territoires afin de leur offrir la gamme de solutions la plus performante et la plus complète permettant de relever efficacement les défis du changement climatique. Fondée en France en 2006 par Thierry Fornas et Gérald Maradan, EcoAct a su se développer à l’international et possède à présent des bureaux dans 7 pays et 3 continents à travers le monde (Paris, Londres, New-York, Barcelone, Ankara, Embu au Kenya et Darfour). Elle a été élue meilleure société de conseil sur le marché carbone volontaire pendant quatre années consécutives (2015 à 2018), ainsi que porteuse du meilleur projet de compensation carbone volontaire en 2019 et en 2020 par Environmental Finance.

Contacts presse :

Lorraine Brucker-Romac : lorraine.brucker@looksharp.fr – 01 81 80 95 10

Léa Petit : lea.petit@looksharp.fr – 01 81 80 95 14


[1] Les entreprises incluses dans ce rapport sont celles qui figuraient au CAC 40 au 1er juin 2020. L’étude a commencé et a principalement été menée avant que l’entreprise Atos annonce le 27 juillet 2020 avoir signé un accord en vue d’acquérir EcoAct ; elle ne tient pas compte de ce projet d’acquisition.

[2] Classement établi à partir des scores obtenus par chaque entreprise en fonction du niveau de satisfaction aux 64 critères

[3] TCFD (Taskforce on Climate-related Financial Disclosures) : groupe de travail sur la publication d’informations financières relatives au climat qui vise à garantir que les entreprises fournissent aux investisseurs des informations utiles à la prise de décision en ce qui concerne les risques et les opportunités liés au climat.

[4] Scénarios climatiques : l’analyse par scénarios climatiques, ou des enjeux énergie-climat, recommandée par la TCFD depuis 2017, permet d’intégrer dans la stratégie d’entreprise les risques et les opportunités liés au climat et de produire des informations utiles pour les investisseurs.

[5] Scope 3 : l’un des trois périmètres d’émissions de GES établis dans le GHG Protocol en 2001, qui correspond aux émissions indirectes, autres que celles liées à la consommation énergétique, telles que les émissions liées à l’extraction de matières premières ou au transport des salariés et des clients.  

[6] SBTi (Science-Based Target initiative) : cette initiative permet aux entreprises d’aligner leur stratégie de réduction des émissions de carbone sur la science du climat. Le rapport cette année accorde des points supplémentaires aux entreprises se fixant des SBT (objectifs fondés sur la science) conformes aux objectifs les plus ambitieux : nettement en deçà de 2 °C et de 1,5 °C.

[7] Le financement durable représente toute forme de service financier qui intègre des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), comme par exemple les obligations vertes.