Mieux comprendre l’objectif zéro émission nette

En 2021 et 2022, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié son sixième rapport d’évaluation en trois parties visant à rassembler les connaissances scientifiques actuelles sur l’état du climat. Le constat est sans appel : il faut d’urgence réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) et nous adapter aux ...

Morgane Sorin

18 mai 2022 5 minutes de lecture

En 2021 et 2022, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié son sixième rapport d’évaluation en trois parties visant à rassembler les connaissances scientifiques actuelles sur l’état du climat. Le constat est sans appel : il faut d’urgence réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) et nous adapter aux risques du changement climatique. Ce rapport est la plus grande mise à jour des informations scientifiques sur le climat depuis 2014. Dans ce contexte, se fixer et atteindre un objectif zéro émission nette en tant qu’organisation ou territoire apparaît comme indispensable. 

Concrètement, qu’entend-on par l’objectif zéro émission nette ?

A l’échelle de la planète, le concept de « zéro émission nette » est défini comme une situation dans laquelle les émissions de GES d’origine humaine sont contrebalancées par des éliminations anthropiques, c’est-à-dire l’extraction de GES atmosphériques par des activités humaines fondées sur la nature ou sur la technologie, au cours d’une période donnée (GIEC, SR15, 2018). 

En 2021, la Science-based target initiative a publié son Net-zero standard: le premier référentiel mondial qui explique concrètement l’objectif zéro émission nette à l’échelle d’une organisation. Il est précisé qu’une entreprise aura atteint zéro émission nette uniquement lorsqu’elle aura atteint un objectif à long terme de décarbonation de 90 à 95 %, combiné à la neutralisation (séquestration) de façon permanente des émissions résiduelles (les 5 à 10 % restants), sur l’ensemble de sa chaîne de valeur (scopes 1,2 et 3). 

En d’autres termes, atteindre zéro émission nette se traduit premièrement par une réduction massive des émissions. Il s’agit pour les organisations de définir une trajectoire de décarbonation en prenant en compte les dernières connaissances scientifiques sur le climat (SBT) et de la mettre en œuvre à l’aide d’un plan d’action, intégrant par exemple : le recours à 100 % d’énergies renouvelables et bas carbone, l’amélioration de l’efficacité énergétique de ses activités, la réduction des émissions de votre chaîne de valeur ou encore la décarbonation digitale.

Pour garantir sa réussite, le plan doit s’appuyer sur des solutions spécifiques à l’organisation (secteur d’activité, localisation, etc.). Le coût d’abattement (€/téqCO2 réduites) des solutions est un indicateur de choix pour réaliser l’arbitrage ainsi que fixer le prix interne du carbone optimal pour sécuriser le financement de la transition. Enfin le plan doit faire l’objet d’une quantification de son impact sur les émissions préalable à sa mise en œuvre pour pouvoir réaliser un suivi régulier de son efficacité.  

En parallèle de la réduction drastique des émissions, l’organisation devra contrebalancer ses émissions résiduelles en absorbant et en séquestrant un volume égal d’émissions de l’atmosphère. Cela peut être réalisé à l’aide de solutions fondées sur la nature (afforestation/reforestation, restauration de mangrove et zones humides, etc.) ou technologiques de capture et de stockage du carbone (DACCS, BECCS, etc.). 

Si l’objectif zéro émission nette n’est pas une fin en soi (les organisations seront encouragées à absorber plus d’émissions qu’elles n’en émettent), l’atteindre et le maintenir est déjà un défi colossal.

 

Pourquoi l’objectif zéro émission nette est-il la clé de la transition climatique ?

La transition climatique revient à stabiliser la concentration de GES dans l’atmosphère, c’est-à-dire assurer que les émissions mondiales (activités humaines) soient totalement contrebalancées par les absorptions (puits).  

Plus nous tarderons à agir, plus les conséquences irréversibles du changement climatique seront importantes (mise en péril de centaines de millions de personnes face à la montée des eaux ou la sécheresse, disparition des récifs coralliens, régularité de phénomènes météorologiques extrêmes, etc.). 

Limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C requiert d’inverser la courbe des émissions au niveau mondial avant 2025, soit d’ici 3 ans, puis de les réduire d’au moins 55% d’ici à 2030. A titre de comparaison, il s’agit de reproduire chaque année la baisse des émissions résultant de la pandémie de COVID-19, soit environ 5,4 % en 2020.  

Ces données prouvent l’urgence d’agir volontairement en tant qu’organisation avant d’être rattrapée par le cadre réglementaire et législatif de plus en plus exigeant. Cette transition bas-carbone est autant nécessaire pour l’environnement que pour les communautés : toute démarche vers zéro émission nette se doit d’assurer des co-bénéfices en lien avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) établis par l’Organisation des Nations Unies. 

 

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