Étude de cas Développement de projets au Kenya
Dans certaines parties du Kenya, l’accès à l’énergie étant limité, les ménages ruraux dépendent de la biomasse forestière locale. Or, les forêts du Kenya sont particulièrement vulnérables : le pays présente un très faible pourcentage de couverture forestière et 18 000 hectares sont perdus chaque année générant une perte considérable de biodiversité.
Cette dépendance énergétique à l’égard de la biomasse cache un autre effet néfaste. Traditionnellement, le bois est brûlé sur des feux ouverts « à trois pierres » à l’intérieur de la maison qui produisent de grandes quantités de fumée et de gaz nocifs. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que l’inhalation des fumées issues de ce mode de combustion traditionnel équivaut à fumer deux paquets de cigarettes par jour. L’impact sur la santé des familles, les femmes et les enfants – les plus vulnérables aux risques – est particulièrement préoccupant.
Ce projet s'inscrit dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD) qui ont été définis par les Nations Unies comme un appel universel à l'action pour mettre fin à la pauvreté, protéger la planète et assurer la paix et la prospérité à toutes et à tous.
Ce projet répond en particulier à l'Objectif 3 : assurer une vie saine et promouvoir le bien-être de toutes les personnes indépendamment de leur age ; à l'Objectif 7 : assurer à tous l'accès à une énergie abordable, fiable, durable et moderne ; à l'Objectif 12 : assurer des modes de consommation durables ; et à l'Objectif 13 : prendre des mesures urgentes pour combattre le changement climatique et ses impacts.
Le projet Hifadhi - Livelihoods a trois finalités : améliorer les moyens de subsistance, lutter contre le changement climatique et améliorer la biodiversité, ce qui mènera à la croissance économique.
Le projet fournit aux ménages pauvres de la région du Mont Kenya des foyers améliorés abordables, propres et efficaces qui réduisent la consommation de bois de chauffage et émettent moins de fumée avec des impacts sociaux et environnementaux positifs. Ils réduisent également la quantité de dioxyde de carbone libérée dans l’atmosphère, ce qui contribue à atténuer les changements climatiques.
La fabrication et la distribution locales de nouveaux foyers améliorés Hifadhi ont ainsi été mises en place par le biais de la formation d’artisans locaux et de l’embauche d’agents de projet locaux. Abordables et faciles à transporter, ces foyers améliorés consomment près de 60 % moins de bois de chauffage que les fours traditionnels.
Et ce pourcentage est significatif pour les familles pour plusieurs raisons.
Premièrement, la collecte de la biomasse est une tâche longue et laborieuse, qui incombe généralement aux femmes et aux enfants. Réduire ce temps permet de le mettre à profit des études, d’autres activités professionnelles ou tout simplement pour passer plus de temps en famille.
La santé est grandement affectée par la réduction de l’inhalation de fumée : les familles bénéficiaires du projet sont donc moins vulnérables aux risques de maladies potentiellement mortelles liées à la cuisine à domicile, maladies qui font des millions de victimes chaque année.
Le projet Livelihoods-Hifadhi est financé par le Fonds Carbone Livelihoods, un fonds d’investissement créé par 10 sociétés privées (www.livelihoods.eu). En contrepartie de leur contribution au fonds, ces entreprises désireuses de compenser leurs émissions résiduelles reçoivent des crédits carbone à fort impact social. Avec une économie de 174.000 tCO2e par an le projet est une contribution concrète à la lutte vitale contre le changement climatique.
Le financement initial accordé par le Fonds Carbone Livelihoods en faveur du projet développé par EcoAct et Climate Pal permet également d’accroître le reboisement dans la région en fournissant aux communautés des semis pour faire pousser des arbres. Une action qui aide la fragile sylviculture kenyane à se redresser, sensibilise les populations locales à l’importance de leurs forêts et fournit même aux familles des revenus et une source durable de bois.
Plus important encore, ce projet démontre le pouvoir de la coopération entre les collectivités, un fonds d’investissement carbone soutenu par des sociétés privées et les promoteurs de projets pour faire avancer le développement durable et les changements positifs là où ils sont vraiment nécessaires et efficaces.