Étude de cas Allianz France

Actifs immobiliers : comment évaluer le risque climat ?

Les défis

Alors que la pression se fait croissante pour mettre en place des politiques d’adaptation permettant de maîtriser ces risques, la problématique demeure : comment évaluer les impacts liés au changement climatique à une échelle suffisamment précise et pertinente pour l’entreprise ? Découvrez ci-dessous les solutions que nous avons développées, à travers notre mission pour Allianz France.

Risques physiques & risques de transition : de multiples défis pour le secteur immobilier

Du fait du changement climatique, les projections indiquent une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements extrêmes : inondations, feux de forêts, mouvements de terrain, etc. Le changement climatique impactera les activités d’Allianz de deux manières : en tant qu’assureur couvrant les dommages occasionnés par des événements extrêmes et en tant qu’investisseur institutionnel à grande échelle, avec des participations significatives dans les entreprises, les infrastructures, l’immobilier affectés par les mêmes extrêmes climatiques.

En parallèle, les investisseurs et les gestionnaires d’actifs sont de plus en plus invités à mettre en œuvre une stratégie d’investissement favorable à la transition vers une économie bas carbone et résiliente aux risques climat. En juillet 2017, la Task Force on Climate-related Financial Disclosures a publié ses recommandations invitant les entreprises à communiquer des informations cohérentes, fiables et claires sur leur gestion du risque climat afin de permettre aux acteurs financiers de prendre en compte les risques climat dans leurs décisions d’investissement. En France, l’article 173 de la loi de Transition énergétique oblige par ailleurs les investisseurs institutionnels à évaluer et rendre compte de leur exposition aux risques climat, en particulier pour les actifs immobiliers, et leur contribution à la transition bas carbone.

Dans ce cadre, Allianz Investment Management France (AIM France) a, en 2018, fait appel à EcoAct pour établir ce reporting « article 173 » et définir sa stratégie bas carbone alignée avec l’Accord de Paris. Notre mission a couvert l’ensemble du portefeuille d’actifs immobiliers d’AIM France pour le compte des investisseurs français, à savoir 6 Milliards € investis à travers ses immeubles détenus en direct ou en joint-ventures et ses investissements indirects effectués via des prises de participation par une ou plusieurs sociétés d’assurances du groupe Allianz dans des fonds immobiliers ou à travers les prêts hypothécaires.

Allianz SE est le premier assureur européen et le quatrième gestionnaire d'actifs au monde. En lien avec la politique du groupe Allianz, Allianz France est engagé depuis le début des années 2000 dans une démarche de développement durable visant notamment à réduire sa propre empreinte carbone et à investir dans des solutions de lutte contre le changement climatique en faveur de la transition énergétique. Par ailleurs, en s’engageant en 2018 dans l’initiative Science Based Targets, Allianz est l'une des premières compagnies d'assurance à s'être fixé des objectifs climatiques de long terme, compatibles avec l’objectif 2°C de l'Accord de Paris sur le climat.

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Un bon partenaire, expert et réactif

Patrick Stekelorom, Responsable Développement Durable | Allianz Real Estate France

La solution

Un accompagnement unique pour évaluer le risque climat des actifs immobiliers d’Allianz France

Dans le cadre de son accompagnement, EcoAct a tout d’abord évalué l’empreinte carbone (scopes 1, 2 et 3) des investissements immobiliers d’AIM France selon la méthodologie GHG Protocol. Sur la base de cette photographie initiale des émissions GES, EcoAct a co-construit la stratégie climat et la feuille de route de l’entreprise en accord avec l’engagement Science Based Targets du groupe Allianz.

EcoAct a également mesuré la contribution actuelle de l’entreprise à la transition énergétique ainsi que la part verte de ses investissements immobiliers. Enfin, l’évaluation des risques climat – risques de transition et risques physiques – des actifs immobiliers a permis d’établir le top 10 des actifs à risque élevé. Un plan d’adaptation sera mis en place dès 2019 pour réduire la sensibilité de ces actifs.

Focus sur l’évaluation des risques physiques des actifs immobiliers d’Allianz

Le changement climatique se manifeste par des aléas naturels susceptibles d’occasionner des dommages aux biens, des perturbations sociales et économiques voire des pertes en vies humaines ou une dégradation de l’environnement. Il peut s’agir d’aléas climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, feux de forêt, vagues de chaleur, etc.) ou d’évolutions tendancielles (augmentation des températures moyennes de l’air, augmentation des températures maximales, évolution du régime de précipitations, changement dans le cycle des gelées, etc.).

L’enjeu pour Allianz a donc été de pouvoir évaluer distinctement l’impact de ces différents aléas sur son portefeuille immobilier afin de pouvoir les intégrer aux mécanismes de prises de décision économiques.

L’analyse des risques physiques et fonctionnels qui pèsent sur le portefeuille immobilier d’Allianz a été réalisée pour 6 aléas climatiques pouvant impacter les bâtiments et leurs occupants : l’évolution tendancielle de la température moyenne annuelle ; l’évolution du niveau de la mer ; les vagues de chaleur ; les sécheresses ; les pluies abondantes – inondations et les tempêtes de vent.

L’évolution de ces aléas climatiques a été analysée en France et en Europe pour un horizon proche (2021-2050) suivant le scénario d’évolution des émissions de gaz à effet de serre RCP8.5 établi par les experts du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat). Ce scénario a été comparé à un climat dit de « référence » (1971 – 2000).

Le risque a ainsi été mesuré pour chacun de ces aléas climatiques en considérant les deux éléments suivants :

1) La probabilité d’occurrence est calculée à partir de la combinaison de deux indices : l’indice d’exposition des actifs immobiliers aux aléas climatiques et l’indice d’évolution temporelle des aléas climatiques. Ces deux indices traduisent les projections climatiques de l’aléa en termes d’intensité, de durée et/ou de fréquence d’occurrence. Cette évolution est analysée pour un horizon de temps et un scénario climatique donnés. Le contexte environnant permet de tenir compte des spécificités de l’environnement dans lequel se situe le bâtiment : zone d’ilot de chaleur urbain, zone inondable, etc. Pour mener à bien ce travail, une liste d’indicateurs climatiques a été définie pour chaque aléa précédemment identifié. Ces indicateurs climatiques ont été utilisés pour interroger les modèles climatiques aux latitudes et longitudes des actifs d’Allianz France. Par exemple, le suivi de l’évolution de l’aléa « Vague de chaleur » a été effectuée à travers l’indicateur quantifiable « Nombre de jours annuels où la température maximale est supérieure au 90ème percentile calculé sur la période de référence 1971-2000 ».

2) L’évaluation de la sensibilité d’un actif immobilier face à un aléa donné dépend des caractéristiques de l’actif immobilier notamment de sa date de construction, de son mode de construction, de sa part de façades vitrées, de ses équipements techniques (présence de climatisation, ascenseurs, serveurs informatiques, chaufferie, etc.) et de leur localisation (sous-sol, rez-de-chaussée, etc.), de son aménagement (intérieur et extérieur dont présence de végétations) ainsi que de son usage (logement, bureau, etc.) et de ses occupants (personnes âgées, population active, etc.). Sa capacité actuelle d’adaptation et de résilience est également prise en compte dans la sensibilité de l’actif.

In fine, l’analyse a permis de déterminer, pour chaque bâtiment, un score de risque de 0 à 100 et ainsi, d’identifier les bâtiments présentant un risque climatique élevé. Une cartographie de ces risques a également été produite pour identifier visuellement les zones les plus vulnérables.

 

Les résultats

  • Identification des bâtiments présentant un risque climatique élevé.
  • Une cartographie des risques permettant d'identifier visuellement les zones les plus vulnérables.