En 2022 : passons à l’action climatique concrète !

Après une année 2021 chargée et mouvementée par les actualités économiques, sociales et sanitaires, Stuart Lemmon, Directeur général (par intérim) de la « Net Zero Transformation Practice » d’Atos et PDG d’EcoAct Europe du Nord, s’est exprimé sur l’actualité climat en 2022 et sur les initiatives en faveur de la transition vers zéro émission nette ...

Stuart Lemmon

9 Mar 2022 8 minutes de lecture

Après une année 2021 chargée et mouvementée par les actualités économiques, sociales et sanitaires, Stuart Lemmon, Directeur général (par intérim) de la « Net Zero Transformation Practice » d’Atos et PDG d’EcoAct Europe du Nord, sest exprimé sur lactualité climat en 2022 et sur les initiatives en faveur de la transition vers zéro émission nette qu’il espère voir émerger au sein des organisations. 

EcoAct CEO Stuart Lemmon
Stuart Lemmon, Directeur général par intérim de la « Net Zero Transformation Practice » d’Atos et PDG d’EcoAct Europe du Nord 

2021 a été difficile à plusieurs égards, qu’il s’agisse de conditions météorologiques extrêmes, de problèmes de chaîne d’approvisionnement ou de l’émergence de nouveaux variants du Covid-19 avec de nombreuses restrictions sanitaires : ce fut malgré tout une année importante pour le climat.

Je travaille dans ce secteur depuis plus de 25 ans et, pour la première fois, je n’ai pas eu à plaider en faveur de la lutte contre le changement climatique ou à expliquer pourquoi il est urgent d’agir. Au contraire, le dérèglement climatique était en tête des sujets traités et la climatologie était au cœur de l’actualité ; les organisations de tous secteurs ont fait appel à nos services pour calculer et réduire leurs émissions. En ce début d’année, voici quelques éléments qui, selon moi, façonneront l’agenda climatique à venir, ainsi que mes attentes et souhaits pour 2022. 

La science du climat en 2022

En tant que spécialiste de l’environnement, il est intéressant de constater que la science du climat est enfin prise au sérieux et que les organisations, tous les secteurs confondus, sont de plus en plus disposées à s’engager en faveur du climat. La publication du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en août dernier a choqué le monde entier avec un avertissement brutal pour l’humanité, le « code rouge ». Elle a contribué à renforcer un changement culturel important dont j’ai été témoin lors de la COP26 : il n’était plus question de se demander si le changement climatique était réel, mais plutôt de trouver des solutions en s’appuyant sur la science du climat. 

Deux autres rapports sont attendus début 2022, avec des détails supplémentaires sur l’impact du changement climatique et les mesures d’atténuation nécessaires. Le premier rapport du groupe de travail II, attendu en février, décrira en détail les effets du changement climatique sur les systèmes humains et naturels, en s’attardant sur leurs points faibles, leur capacité et leurs limites d’adaptation au changement climatique. Le deuxième rapport du groupe de travail III, qui sera publié en mars, se concentrera sur les efforts mondiaux et nationaux visant à réduire les impacts du changement climatique grâce à des solutions dans les domaines de l’agriculture, de la sylviculture et de l’utilisation des terres, des bâtiments, des transports et de l’industrie. 

L’année 2022 devrait être une année importante pour la science du climat. D’ici la COP27, le GIEC publiera également son rapport de synthèse. L’urgence du changement climatique n’a pas disparu, et nous disposons d’un temps très limité pour agir. J’espère que la science climatique guidera les gouvernements et les entreprises afin de les aider à éviter les pires scénarios pour atteindre au plus vite l’objectif zéro émission nette. 

De l’engagement à l’action climatique 

2021 a sans aucun doute été l’année des promesses climatiques, avec un grand nombre de pays et d’organisations qui se sont fixés l’objectif « zéro émission nette ».  67 régions, 1 049 villes, 5 235 entreprises, 1 039 établissements d’enseignement, 441 institutions financières et plus de 3 000 hôpitaux ont rejoint la « Race to Zero » des Nations unies, s’engageant à réduire de moitié leurs émissions d’ici 2030 et à atteindre zéro émission nette d’ici 2050. En 2022, il est essentiel que cette ambition se traduise par des actions concrètes. 

Des efforts à faire du côté des gouvernements 

L’un des résultats les plus importants de la COP26 a été le Pacte de Glasgow pour le climat.  

La décision finale adoptée par les 196 Parties à l’Accord de Paris réaffirme l’objectif de limiter l’augmentation de la température mondiale à bien moins de 2 °C (et si possible, moins de 1,5 °C) par rapport aux niveaux préindustriels.

Toutefois, le Pacte a reconnu que les contributions déterminées au niveau national (CDN) actuelles sont loin d’être sur la bonne voie pour atteindre cet objectif. L’objectif de 1,5 °C exige que les émissions de gaz à effet de serre (GES) soient réduites de 45 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2010, or les CDN actuelles présentent une augmentation de 14 % des GES. La présidence de la COP a donc appelé les Parties à revoir et à renforcer les objectifs 2030 de leurs CDN, si nécessaire, afin de s’aligner sur l’objectif de température de l’Accord de Paris d’ici la fin de 2022. Par la suite, les parties devront mettre à jour leurs CDN tous les cinq ans, conformément à la décision adoptée concernant les « calendriers communs ».

Avec la présidence britannique de la COP qui s’achève cet automne, j’espère que le Royaume-Uni ainsi que d’autres pays mettront en marche leurs stratégies de transition vers zéro émission nette, et que les points non atteints à Glasgow seront convenus lors de la COP27 en novembre. 

La lutte contre le changement climatique doit s’accentuer pour les entreprises 

L’année dernière, l’étude annuelle d’EcoAct sur « La performance en matière de reporting climatique du FTSE 100, de l’Euro STOXX 50 et du DOW 30 » a révélé que seules 19 % des entreprises analysées avaient des objectifs de réduction de leurs émissions à long terme afin d’atteindre les objectifs « zéro émission nette ». Il existe un écart visible entre les engagements et les impacts réels, ce qui prouve l’importance de fixer des objectifs crédibles, fondés sur des données scientifiques, pour guider et accélérer les transformations nécessaires.

L‘année prochaine, j’espère voir davantage d’entreprises avec une stratégie alignée sur le « Net-Zero Standard », publié par la Science-Based Targets Initiative (SBTi). Cette norme exige une décarbonation de 90 à 95 % des émissions d’ici à 2050, ce qui ne sera pas facilement réalisable. Cependant, la conformité à cette norme garantit que les engagements climatiques sont réalisables et conformes aux dernières données scientifiques sur le climat, mais aussi qu’ils peuvent être communiqués de manière transparente et intelligible aux parties prenantes grâce à un nouveau cadre commun. Nous espérons que l’objectif « zéro émission nette » passera en 2022 du statut de noble promesse à celui d’objectif concret, aligné sur la science du climat. 

Le temps de l’action climatique – EcoAct en 2022 

Malgré les perturbations dues au télétravail, au déménagement de nos bureaux et à la migration vers de nouveaux systèmes d’exploitation, 2021 a été une très bonne année pour EcoAct. Notre équipe fantastique d’EcoActeurs est en forte croissance et approche désormais les 250 personnes dans le monde ! Grâce à leur dévouement et à leur travail acharné, nous avons pu fournir un excellent service à nos clients. Nous avons également ouvert de nouveaux bureaux en Allemagne, en Italie, et au Canada, ce qui nous ouvre de nouvelles perspectives géographiques. Je suis impatient de continuer à élargir notre équipe, désormais mondiale, et d’aller plus loin en nous appuyant sur les succès de 2021. 

L’année dernière, EcoAct a également été officiellement intégré à notre société mère, Atos. Nous avons maintenant l’opportunité de développer pleinement nos services existants et de répondre à la demande croissante des entreprises, de plus en plus nombreuses à mettre en œuvre des objectifs de réduction alignés sur une trajectoire zéro émission nette. Nous sommes également en mesure de collaborer avec nos collègues d’Atos pour développer et fournir des produits et services numériques permettant aux entreprises d’accélérer leur décarbonation et de réaliser leurs ambitions climatiques.

Ainsi, même en cette période d’incertitude, je suis très optimiste quant à l’année à venir. En tant qu’ingénieur en environnement, je mesure le risque catastrophique que le changement climatique constitue pour le monde. Mais en tant qu’optimiste naturel, je considère la croissance de la sensibilisation générale au climat, l’évolution des professionnels et le développement de nouvelles technologies et de solutions numériques comme des avancées considérables vers notre objectif mondial d’atteindre zéro émission nette. À une année d’action pour le climat !

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