Face au dépassement de 6 des 9 limites planétaires et à l’action encore insuffisante de la part des acteurs, notamment économiques, une réglementation européenne ambitieuse et porteuse d’espoir.
Retour sur décembre 2019, il y a 4 ans.
Les mots de Ursula Van der Leyen, au moment de l’adoption du Pacte vert, ou Green Deal
« Le Pacte vert européen est, d’une part, notre vision d’un continent climatiquement neutre en 2050 et, d’autre part, une feuille de route très précise pour atteindre cet objectif. Il s’agit de cinquante actions pour 2050.
Notre objectif est de réconcilier l’économie avec notre planète, de réconcilier la façon dont nous produisons et la façon dont nous consommons avec notre planète et de faire en sorte que cela fonctionne pour nos concitoyens. »
C’est dans ce contexte que la Commission européenne a mis sur pied un « Plan d’action Finance durable », dont voici quelques actions :
- Établir un langage commun, un système de classification unifié ou taxonomie, pour définir les activités « durables » et à fort impact ;
- Créer des labels européens pour les produits financiers verts,
- Clarifier l’obligation, pour les gestionnaires d’actifs et les investisseurs institutionnels, de tenir compte des aspects de durabilité dans leurs processus d’investissement ;
- Renforcer la transparence en matière de publication d’informations ESG (environnement, social et gouvernance) par les entreprises.
L’objectif est clair : faire de l’information ESG un pilier de la performance économique des entreprises pour transformer durablement l’économie européenne. Au-delà, cette information va modifier en substance la manière de valoriser les entreprises, c’est un changement de paradigme, qui concerne une grande partie des entreprises européennes : cotées de plus de 500 employés, puis toutes les grandes entreprises, les PME cotées et les groupes internationaux qui réalisent une activité significative au sein de l’Union européenne. Soit 50 000 entreprises versus 10 000 qui rendaient compte des informations relatives à la RSE (grandes entreprises cotées principalement).
Comment faire de l’information de durabilité un pilier de la performance économique des entreprises ?
Il s’agit de mettre le reporting ESG au même niveau de qualité et de puissance que l’information financière :
- Normaliser et imposer une information ESG comparable, transparente, fiable et auditable, de qualité équivalente à l’information financière, grâce au cadre de référence ESRS,
- Aligner la période de reporting ESG sur les états financiers,
- Faire arrêter le reporting de durabilité par le Conseil d’administration, comme pour l’information financière,
- Faire vérifier le reporting ESG par les Commissaires aux comptes ou PSAI (prestataire de services d’assurance indépendant), grâce à un cadre d’audit du reporting ESG applicable à tous les vérificateurs qui sont sous la supervision du H2A (Haute Autorité de l’Audit),
- Publier les rapports ESG via la digitalisation au format ESEF[1], comme les informations financières (ESAP[2]).
En quoi consiste ce reporting ESG ?
- Un jeu de 12 normes, applicables à toutes les entreprises et qui reprennent les réflexions, cadres de références, de tout ce qui a été produit et réfléchi au fil du temps, organisées sous 3 thèmes ESG et en 4 domaines de reporting :
- Comment la gouvernance prend en compte chacun de ces enjeux,
- Comment ces enjeux sont intégrés à la stratégie et au business model,
- Comment les impacts, risques et opportunités sont identifiés et gérés dans la chaîne de valeur,
- Quels sont les indicateurs, quels sont leurs trajectoires et objectifs, quelles sont les ressources associées, pour établir le plan de transition.
- L’obligation de démarrer par une double analyse de risque : risque financier et risque d’impact. C’est la pierre angulaire : d’une bonne analyse de risque, élargie aux parties prenantes, démarre l’évaluation des enjeux les plus importants (dits « matériels »), et permet de mobiliser l’entreprise sur les sujets prioritaires.
- L’identification des indicateurs pertinents et des trajectoires – à la fois ambitieuses et réalistes.
- Pour préparer un reporting à vocation 360°, soit à destination :
- Des organes de direction des entreprises, de ses actionnaires et de ses parties prenantes,
- Mais aussi et surtout, un reporting partagé avec les acteurs du changement en interne, pour que chacun des KPI soit un outil adapté à la transformation sur le terrain.
Convictions
Parce que ce que nous comptons et comment nous le comptons change notre vision de ce qui compte, le reporting ESG est une opportunité d’accélération de la transformation des entreprises et des organisations.
Cette nouvelle dimension de comptabilité sonne comme un espoir, comme un accélérateur de transformation.
Cet espoir se concrétisera dans des plans de transition robustes et réalistes pour des transformations réelles, durables et profondes, si nous articulons trois leviers :
- LA SCIENCE : L’expérience d’EcoAct en matière de climat, d’approche fondée sur la science et sur des données, pour garantir la robustesse renouvelée et en boucle de progrès continu des plans de transformation;
- CONSTRUIRE DES PLANS DE TRANSITION SOUTENUS PAR UN REPORTING ESG PRIORISÉ ET PARTAGÉ sur les sujets dits « matériels / importants », pour une boucle de transformation en continu, que chacun des acteurs s’approprie :
- Qui priorise les risques les plus importants des entreprises, avec en tête de liste le climat, prioritaire et de facto obligatoire, mais aussi ceux relatifs aux ressources en eau par exemple ; ce sont ces risques qui permettent de mesurer l’importance financière,
- Qui priorise les impacts les plus importants que les entreprises font peser sur leur environnement ; ce sont ces risques qui permettent de mesurer l’importance d’impact.
- L’ENGAGEMENT HUMAIN
- Sensibilisation pour susciter des prises de conscience dans le cœur et dans le corps, sans quoi la transformation devient un énième plan,
- Autour de la CSRD, la valorisation et la montée en puissance CSO-CFO-Risk Officer-Digital Officer-DRH,
- De manière large, accompagner la mise en mouvement l’organisation pour que le reporting ESG soit un catalyseur de transformation et que nos clients soient acteurs de leur propre transformation,
- À partir de nos apports scientifiques, normatifs et méthodologiques,
- Grâce à nos énergies combinées et à notre engagement.
Enfin, je crois que tout ceci sera possible si nous nous inscrivons dans une perspective d’amélioration continue :
- Analyser et évaluer aujourd’hui ce qui est le plus important, grâce à l’exercice de double importance,
- Construire des plans de transition et un reporting associé qui permettent d’engager chacun et chacune,
- Pour Transformer et Régénérer.
Pour en savoir plus sur notre accompagnement en matière de CSRD, poursuivez la lecture ici.
[1] European Sigle Electronic Format
[2] European Single Access Point