L’eau est une ressource essentielle pour de nombreuses entreprises, jouant un rôle clé dans leurs opérations quotidiennes et celles de leur chaîne de valeur. Dans un contexte de pression croissante sur les ressources naturelles et de régulations environnementales plus strictes, il devient impératif pour les organisations d’évaluer leurs impacts sur les ressources en eau.
Cette évaluation permet non seulement de réduire la pression humaine sur cette limite planétaire déjà dépassée (Stockholm Resilience Centre, 2023), mais aussi d’augmenter la résilience des organisations.
Dans cet article, nos experts internes chez EcoAct vous expliquent comment évaluer votre impact sur l’eau, les avantages de cette méthode et son lien fort avec les cadres de reporting ESG et climatiques.
Les enjeux sur l’eau sont multiples et sont autant à dimension sociale et économique, qu’environnementale. En effet, selon les Nations unies, plus de 2,2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et sont confrontées à des difficultés quotidiennes dues à la pénurie d’eau.
Sur le volet économique, une analyse de la Banque mondiale identifie le stress hydrique comme un enjeu mondial de plus en plus important : il pourrait coûter aux pays jusqu’à 6 % de leur PIB. La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, organe international de référence sur l’état environnemental de la planète) rappelle dans son dernier rapport sur l’état de la nature que les prélèvements annuels en eau ont été multipliés par plus de 6,5 en 2010 par rapport à 1900 (IPBES, Global Report, chapitre 2.1, V6, page 121) : une augmentation plus rapide que celle de la population mondiale.
Au regard de ces enjeux exacerbés par le dérèglement climatique, les entreprises ont un rôle clé à jouer dans la gestion durable de cette ressource. C’est ainsi que des entreprises comme Danone ou l’Oréal évaluent leurs impacts sur l’eau, se fixent des objectifs de protection de la ressource et engagent des initiatives de réduction de l’impact.
L’empreinte eau est une mesure de la quantité totale d’eau utilisée directement ou indirectement par une entreprise dans l’ensemble de ses opérations et de sa chaîne de valeur. Elle permet de quantifier et de comprendre l’impact de l’entreprise sur les ressources en eau, en tenant compte de la consommation, de la pollution et de la gestion de cette ressource précieuse.
L’évaluation des impacts sur l’eau a évolué d’une approche monocritère à une approche multicritère. Elle est aujourd’hui encadrée mondialement par la norme ISO 14046. Cette dernière donne des lignes directrices et des principes pour une évaluation basée sur l’Analyse de cycle de vie.
Chez EcoAct, notre approche (respectant la norme ISO 14046) repose sur trois piliers essentiels pour une gestion durable de l’eau : la quantité, la qualité et la disponibilité.
Ces composantes permettent d’étudier aussi bien dans les opérations directes qu’indirectes (en amont ou aval du périmètre étudié). Les opérations directes englobent l’utilisation d’eau sur les sites de production, pour des processus comme le refroidissement, le nettoyage ou la fabrication. Les opérations indirectes incluent l’eau utilisée tout au long de la chaîne d’approvisionnement, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la production des composants intermédiaires. L’analyse sur ces deux périmètres peut être effectuée grâce à des données primaires ou secondaires, issues de l’Analyse de cycle de vie, selon les processus, produits ou activités de l’organisation. Cette approche permet de détecter les étapes du cycle de vie où la consommation d’eau est la plus élevée et d’identifier des opportunités de réduction et d’optimisation, tant en interne qu’avec les fournisseurs. En gérant de manière intégrée la consommation d’eau directe et indirecte, les entreprises peuvent réduire leur impact environnemental global et renforcer leur engagement en faveur de la durabilité.
Evaluer ses impacts sur l’eau comporte de nombreux bénéfices et présente notamment les avantages concurrentiels suivants :
Les cadres de reporting ESG et climatique mettent de plus en plus l’accent sur les mesures liées à l’eau, alors que les investisseurs, les consommateurs et les régulateurs examinent davantage les pratiques de gestion de l’eau des entreprises. Des mesures telles que la consommation d’eau, l’intensité, les politiques, les objectifs et le traitement des eaux usées figurent en bonne place dans les évaluations ESG et climatiques, la non-conformité pouvant entraîner des dommages à la réputation et des répercussions juridiques.
L’intégration des données sur l’empreinte eau dans les rapports améliore la transparence, renforçant l’engagement d’une entreprise envers des pratiques durables et lui permet de se positionner pour s’adapter rapidement à l’évolution des exigences réglementaires.
Il existe déjà un certain nombre d’organismes de réglementation et de reporting importants qui mettent l’accent sur l’eau ; une tendance qui devrait se poursuivre à mesure que la ressource devient un enjeu important pour de plus en plus de personnes et d’entreprises dans le monde.
Objectif | Objectifs de reporting | |
SBTn* | Permettre aux entreprises de minimiser leur impact sur l’eau et de passer à un monde sûr en matière de qualité et de quantité d’eau douce | Comprendre comment les activités affectent la qualité et la quantité de l’eau et suivre des indicateurs clefs. Prioriser les bassins : Définition des bassins hydrographiques les plus prioritaires. Fixer des objectifs de réduction en fonction de l’état hydrologique de bassins prioritaires. |
CDP | Mesurer l’impact sur l’eau, gérer les risques et les opportunités, rendre compte des progrès avec transparence et s’engager à agir de manière proactive. | Quantité et qualité de l’eau : Évaluation de l’impact des activités sur la disponibilité de l’eau et la pollution. Facteurs commerciaux : Impacts commerciaux, procédures de gestion de l’eau, stratégie de l’eau et méthodes comptables. Activités prospectives : Objectifs, politiques, risques et opportunités liés à l’eau. |
TNFD | Intégrer la nature dans la prise de décision et orienter les flux financiers mondiaux vers des résultats positifs pour la nature. L’eau est l’un des quatre « domaines » de la nature dans le TNFD. | Gouvernance : Évaluer la manière dont les décisions relatives à l’eau sont prises au sein de l’organisation. Stratégie : Identifier les risques et les opportunités liés à l’eau. Gestion des risques et de l’impact : Gérer les risques liés à l’eau et minimiser les impacts négatifs. Mesures et objectifs : Fixer des objectifs mesurables pour une utilisation durable de l’eau. |
CSRD | Améliorer la disponibilité et la fiabilité des informations climatiques, en renforçant la transparence et la responsabilité de l’impact des entreprises sur les personnes et sur l’environnement. | Approche de la double matérialité : Rendre compte d’un large éventail de sujets liés au développement durable, y compris l’eau, en appliquant une double perspective : l’impact de l’entreprise sur la nature et l’impact de la nature sur l’entreprise. Audit : Obligation de s’assurer de l’exactitude des informations communiquées en matière de développement durable via des audits. Stratégie de l’eau : risques et opportunités, objectifs et politiques, procédures de gestion de l’eau. |
La compréhension des impacts sur l’eau constitue le premier pilier d’action du modèle ACTR d’EcoAct. Elle permettra ensuite d’engager les parties prenantes clefs et de s’orienter vers l’alignement du modèle d’affaire sur les limites planétaires.
EcoAct a aidé de nombreuses organisations à comprendre leur impact sur l’eau. Que vous soyez au début de votre parcours de développement durable ou que vous cherchiez à renforcer les efforts existants, nos experts sont là pour vous accompagner à chaque étape.
* EcoAct est membre du programme du SBTn visant à favoriser l’engagement des entreprises et, à ce titre, contribue à l’élaboration du cadre et bénéficie d’un accès direct à son contenu.
Pour réduire les impacts et les risques environnementaux des organisations, transformer son modèle économique est nécessaire en parallèle d’une stratégie de décarbonation forte.
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