Reporting extra-financier 16/10/23
CSRD : Comment la nouvelle directive européenne renforce-t-elle le reporting non-financier des entreprises ?
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Alors que la publication des premiers rapports de durabilité CSRD approche à grands pas, les entreprises européennes sont amenées à réaliser leur analyse de double matérialité. Qu’implique-t-elle exactement ? Et surtout, comment les entreprises peuvent-elles se préparer à l’intégrer dans leurs rapports ESG ?
Si vous vous lancez pour la première fois dans les profondeurs de l’analyse de double matérialité ou si la mise en conformité réglementaire vous semble quelque peu intimidante, vous n’êtes pas seul(e). Cet article vise à démystifier la double matérialité, à expliquer son importance dans le cadre de la CSRD et à vous proposer des conseils pour faciliter cet exercice de manière pragmatique.
Ensemble, nous pouvons faire d’un exercice de reporting une boussole stratégique en faveur d’une transformation durable.
Avant de plonger au cœur de la double matérialité, il est important de comprendre les normes européennes de reporting sur le développement durable (European Sustainability Reporting Standards ou ESRS en anglais). Les ESRS spécifient les indicateurs ESG que les entreprises doivent publier dans leurs rapports CSRD. Elles sont ainsi classées en trois catégories : environnement (E), social (S) et gouvernance (G).
Pour ces 10 normes ESG thématiques, on compte 34 sous-thèmes ainsi que 73 sous-sous thèmes.
40 000 entreprises européennes et 10 000 entreprises non-européennes seront tenues d’aligner leurs informations de durabilité sur le cadre des ESRS afin d’effectuer leur reporting CSRD. Cette obligation sera introduite progressivement. L’objectif de la directive est de créer une harmonisation et de renforcer la transparence des rapports ESG au sein de l’UE et au-delà.
La réalisation d’une analyse de double matérialité est une étape cruciale pour déterminer l’importance (matérialité) de chaque sous-sous-thème ESG sur l’ensemble de la chaîne de valeur d’une entreprise. Outre certaines exigences obligatoires, les entreprises concernées ne doivent rendre compte que des éléments « matériels ». Conduire une analyse de double matérialité permettra donc de définir la portée des futurs rapports ESG et de limiter la charge de travail nécessaire en se concentrant sur les questions de durabilité les plus pertinentes pour votre entreprise.
L’analyse de double matérialité se fonde sur l’évaluation des impacts, des risques et des opportunités liés aux enjeux ESG. Au-delà de la matérialité simple, la double matérialité exige des entreprises qu’elles prennent non seulement en compte l’impact socio-environnemental de leurs activités tout au long de la chaîne de valeur, mais aussi les impacts financiers que l’environnement, le social et la gouvernance peuvent avoir sur elles à court, moyen et long terme :
Plus précisément, l’analyse de double matérialité est une approche à double objectif :
1) Matérialité d’impact : Elle évalue les impacts des actions d’une entreprise sur les ressources naturelles et humaines en tenant compte des externalités positives et négatives. Cette vision « de l’intérieur vers l’extérieur » se concentre sur les impacts réels ou potentiels à court, moyen et long termes de l’entreprise sur les personnes et l’environnement qui sont directement liés à ses activités tout au long de sa chaîne de valeur.
2) Matérialité financière : La deuxième matérialité analysée est la manière dont les risques et les opportunités liés au développement durable pourraient potentiellement influencer les performances financières d’une entreprise. Cette vision « extérieure » se concentre sur les risques et opportunités liés à l’environnement (climat, biodiversité, pollution…), le social et la gouvernance susceptibles d’affecter les performances et la situation financières d’une entreprise à court, moyen et long termes.
Bien que l’analyse de double matérialité soit une étape cruciale pour être en conformité avec la CSRD, elle pose également certains défis. En règle générale, le concept est nouveau et de nombreuses entreprises effectuent une telle analyse pour la première fois. Il est donc essentiel de s’assurer que toutes les étapes soient conformes aux lignes directrices des ESRS, car le processus et les résultats sont soumis à un audit par une tierce partie.
Leader du conseil dans la lutte contre le changement climatique depuis 2006, EcoAct bénéficie d’un panel d’experts en analyse de données environnementales et de spécialistes en recherche et innovation. Nos équipes ont développé un outil numérique d’analyse de la double matérialité qui facilite l’analyse des données : Matter by EcoAct. Cet outil constitue la base d’une évaluation précise de la matérialité et conforme au cadre de la CSRD.
Notre approche se fonde sur quatre étapes, conformes aux recommandations de l’EFRAG et de l’Autorité des normes comptables :
La première étape vise à comprendre votre environnement :
EcoAct travaille avec vous pour cartographier votre chaîne de valeur en France et à l’international.
Cette étape vise à présélectionner vos enjeux ESG les plus pertinents parmi les 73 sous-sous-thèmes des ESRS.
Les informations collectées lors de la première étape sont recoupées avec un benchmark sectoriel, des analyses d’agences de notation extra-financières ainsi qu’avec notre outil Matter by EcoAct qui identifie automatiquement les hotspots pour chaque ESRS et modélise quels sont les sous-thèmes potentiellement pertinents pour votre entreprise. Les enjeux sont ensuite déclinés en impacts, risques et opportunités (IROs).
Pour s’aligner sur les ESRS, un affinement méthodologique est nécessaire en identifiant les critères d’évaluation de la matérialité d’impact et financière. La mobilisation de l’intelligence collective permet de challenger la présélection des enjeux avec les parties prenantes pour être au plus proche des spécificités de votre organisation.
Pour ce faire, nous proposons à nos clients un atelier avec leurs parties prenantes principales pour les confronter aux impacts, risques et opportunités identifiées et pour leur permettre de co-construire l’analyse de double matérialité.
A la suite de ces ateliers, nos équipes sont en mesure de vous fournir une évaluation complète des deux matérialités avec une matrice finale.
Après la réalisation de la matrice de double matérialité, il est nécessaire d’aller à la maille de l’indicateur pour effectuer le reporting de durabilité. Notre outil vous permet de faire le pont entre les thématiques de durabilité matérielles pour votre organisation ainsi que les indicateurs matériels à publier.
Nous vous accompagnons également dans la rédaction d’une note méthodologique qui pourra vous servir lors de votre audit ou pour l’analyse de double matérialité l’année suivante.
| Vos challenges | Nos solutions |
| Multiplication des indicateurs et sources de données Le défi consiste à aborder un large éventail de sujets tels que le changement climatique, les employés de votre chaîne de valeur, la biodiversité, etc. ce qui nécessite de nombreuses informations quantitatives et qualitatives. | Utilisation de sources croisées pour l’analyse de double matérialité S’appuyer sur différentes sources en incorporant des données du secteur, d’entreprises similaires, des entretiens d’experts et des consultations des parties prenantes (y compris des fournisseurs, des RH, des équipes juridiques et des clients) assure une vision globale des risques, des opportunités, des impacts et des dépendances. |
| Implication des parties prenantes La CSRD recommande fortement d’impliquer les parties prenantes internes et externes dans l’analyse des enjeux matériels, nécessitant une identification exhaustive des acteurs pertinents et une communication efficace. | Cartographie des parties prenantes Mener une cartographie complète des parties prenantes et les engager dans la réalisation de l’analyse de double matérialité permet d’assurer l’adhésion de toutes et tous, améliorant l’inclusivité et la pertinence de l’analyse. |
| Gestion de projet et transfert des connaissances Avec un grand nombre de parties prenantes impliquées, la gestion du projet et le transfert des connaissances deviennent un défi, nécessitant que les parties prenantes deviennent des experts en matière de reporting ESG. | Former et sensibiliser vos équipes Nous vous accompagnons lors de sessions de formation et ateliers pour les équipes RSE et toutes les parties prenantes pertinentes pour s’assurer que tout le monde soit bien informé et équipé pour contribuer efficacement à l’analyse de double matérialité. |
| Documentation et procédure La documentation précise et fiable de l’analyse de double matérialité est cruciale pour garantir la transparence, la reproductibilité et la conformité, en particulier pour les rapports ESG et pour l’amélioration continue. | Documentation approfondie Chaque étape de l’analyse doit être documentée en détail, améliorant la précision, la fiabilité et la conformité du processus, tout en soutenant également les processus d’audit. |
L’approche d’EcoAct se veut résolument pragmatique et pédagogique en tant que facilitateur de la mise en œuvre de la CSRD. Notre objectif principal : vous accompagner dans la traduction de cet exercice réglementaire en exercice stratégique afin de générer plus d’impacts positifs et accroitre votre résilience.
D’ici à 2028, 50 000 entreprises européennes devront soumettre un rapport de durabilité aligné sur la CSRD. Le but ? Harmoniser le reporting ESG et impulser un changement positif pour les entreprises de l’Union européenne.
Analyse de double matérialité, ESRS, plan de transition climat : cette fiche d’information passe au crible les éléments clés de la CSRD pour faciliter votre reporting.
Vous trouverez dans ce guide :