En 2024, le CDP a lancé son nouveau format combinant les trois questionnaires existants sur le climat, la forêt et l’eau. Cette nouvelle structure a été accompagné de nombreux changements : meilleur alignement aux cadres mondiaux, nouvelle plateforme de publication et introduction de critères pour les différents niveaux d’évaluation. Les entreprises ont dû s’adapter à ces changements importants. Alors que nous regardons vers 2025, il est temps de revenir sur les leçons apprises lors du cycle précédent. Dans ce nouvel article, Olivier Perignon, notre expert CDP, décrivent les étapes pour vous aider dans votre préparation en vue d’améliorer votre score en 2025.
Dans un paysage RSE en constante évolution, les organisations doivent être prêtes à s’adapter au changement, à identifier et à combler de manière proactive leurs lacunes en matière de développement durable, à répondre aux risques et aux opportunités et à naviguer à travers les réglementations émergentes (telles que la CSRD ou les normes de l’ISSB). Pour atteindre ces objectifs, répondre aux questionnaires du CDP est une étape essentielle. En 2025, les objectifs du CDP devraient s’aligner davantage sur les réglementations mondiales, et les attentes des investisseurs. Une chose est sûre, le CDP va continuer à mettre la barre haute sur les bonnes pratiques à adopter pour faire partie des entreprises de la convoitée « A List » !
Le CDP n’est pas un énième cadre de reporting, il s’agit d’une initiative stratégique qui aide les entreprises à comprendre leurs impacts au regard de leur gestion du changement climatique, des forêts et de l’eau, afin de prendre des décisions éclairées.
Bien préparer sa soumission 2025 doit passer par l’évaluation de vos réponses précédentes aux questionnaires CDP. En identifiant les lacunes dans vos processus de collecte, vous serez en mesure d’améliorer de l’exactitude et l’exhaustivité de vos données. En comblant ces lacunes dès le départ, vous vous assurez de la crédibilité de votre reporting auprès de vos investisseurs, vos clients et des organismes de réglementation.
Alors que des critères plus stricts ont été définis l’année dernière, l’une des erreurs les plus courantes a été l’absence d’un plan de transition climatique crédible et accessible au public. Les plans de transition climat démontrent l’engagement des entreprises à suivre une trajectoire de 1,5 °C et leur volonté de transformer leur modèle d’affaires pour s’aligner sur l’objectif zéro émission nette. Les organisations qui rendent continuellement des comptes au CDP sont plus susceptibles de fournir suffisamment de détails sur leur plan de transition et sont plus préparées à répondre aux questions des investisseurs, des clients et d’autres actionnaires clés, tout en se préparant pour les prochaines régulations.
L’année dernière, nous avons d’ailleurs publié un livre blanc complet sur les plans de transition en faveur de la transformation durable des organisations
Année après année, les risques physiques et de transition liés au climat sont de plus en plus importants. L’alignement sur la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) permet aux entreprises d’être conscientes des risques liés au climat, de s’y préparer et de les réduire.
Un thème émergent du questionnaire 2024, en accord avec l’alignement croissant du CDP avec la Task Force on Nature-related Financial Disclosures (TNFD), est le concept de dépendances (les services écosystémiques sur lesquels une entreprise se repose pour fonctionner) et d’impacts (conséquences de l’activité de l’organisation sur les écosystèmes naturels). L’ambition du CDP est de mettre en place des processus internes aux organisations pour identifier, évaluer, et gérer les dépendances et les impacts environnementaux, dans leurs opérations directes et leur chaîne de valeur, pour répondre efficacement aux risques inhérents aux crises climatiques et écologiques.
Pourtant, une autre lacune importante identifiée dans les stratégies actuelles est l’absence d’analyse des scénarios climatiques qui constitue une recommandation clé de la TCFD et des plans de transition. Analyser les différents scénarios climatiques constitue un exercice stratégique permettant à une organisation d’intégrer d’éventuels futurs climatiques dans sa stratégie, sa gestion des risques et sa planification financière.
Les plans de transition doivent être alignés sur un réchauffement maximal de 1,5 °C par rapport au niveau préindustriel, ce qui démontre l’importance de fixer des objectifs scientifiques de réduction des émissions (SBT) à court terme, conformément au scénario d’1,5°C d’augmentation et à long terme pour atteindre zéro émissions nettes comme le préconise l’Accord de Paris de 2015. Les SBT permettent de fixer des objectifs clairs et mesurables et d’encadrer les ambitions des entreprises. Le CDP a également élargi les questions relatives aux objectifs de décarbonation afin d’inclure des objectifs relatifs aux forêts, aux terres et à l’agriculture (mieux connus sous le nom d’objectifs FLAG) pour les entreprises des secteurs à utilisation intensive des terres, conformément aux nouveaux critères de la SBTi. Afin d’atteindre le statut de Leadership (A-) cette année, il est attendu des entreprises qu’elles communiquent sur un objectif de réduction d’émissions moyen terme qui soit validé par la Science Based Targets Initiative (SBTi) ou qui en remplisse les critères.
En parallèle, ces dernières années, la décarbonation de la chaîne d’approvisionnement a été identifiée comme un levier clé permettant aux entreprises de réduire drastiquement les émissions de leur propre chaîne de valeur. L’engagement des fournisseurs est un ensemble d’initiatives mises en œuvre à la fois en interne et avec les fournisseurs pour améliorer la collaboration et la co-construction dans le but de décarboner la chaîne d’approvisionnement et de la rendre plus résiliente. Conformément aux lignes directrices du CDP, aux nouveautés du SBTi et de la norme ISO 20400, l’engagement auprès des fournisseurs et l’embarquement de l’équipe achats sont essentiels pour limiter son empreinte carbone globale (scopes 1, 2 et 3). Il s’agit également d’un facteur permettant d’accéder à la liste A du CDP.
Malgré l’introduction du module sur la biodiversité en 2022 dans les questionnaires du CDP, peu d’entreprises ont élargi leurs stratégies de développement durable pour évaluer et traiter ces enjeux. Comme le soulignent l’IPBES et le GIEC dans leur rapport de 2021 sur le changement climatique et la biodiversité, les entreprises doivent lutter conjointement contre le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité. Pour ce faire, elles doivent prendre en compte et déterminer une gouvernance, des engagements, un suivi et un reporting sur la prise en compte de la biodiversité. Par ailleurs, la biodiversité est l’un des indicateurs de la CSRD et les dépendances, impacts, risques et opportunités liés à la nature sont soulignés dans la TNFD. Le CDP a accru son alignement avec ces deux cadres et réglementations en rendant les réponses aux questions sur la biodiversité obligatoires pour toutes les entreprises. Ainsi, il vaut mieux en revoir les exigences dès maintenant et s’assurer de répondre au cadre réglementaire pour préparer l’année 2025.
Avec l’entrée en vigueur de nouvelles réglementations et de nouveaux cadres, le paysage réglementaire lié à la transition environnementale évolue rapidement. Deux évolutions notables sont l’ISSB et la CSRD :
ISSB : le CDP s’est complétement aligné sur la norme climat S2 de l’IFRS (International Financial Reporting Standards) dans le questionnaire 2024 pour aider les entreprises à se préparer aux rapports obligatoires. L’ISSB vise à normaliser les rapports sur le développement durable à l’échelle mondiale, en se concentrant principalement sur la gouvernance, la stratégie, le management des risques et des opportunités, et en incluant les processus utilisés pour identifier et évaluer les risques et les opportunités, les mesures, et les objectifs. L’IFRS S2 est entièrement aligné avec la TCFD, à partir duquel il se construit. Nous conseillons aux organisations d’anticiper ces nouvelles normes et de prendre une longueur d’avance avant de se lancer dans la réponse aux questionnaires. En alignant vos efforts dans le cadre du CDP sur les lignes directrices de l’ISSB, vous pouvez vous assurer que vos informations sur le développement durable répondent aux attentes internationales et réduisent la charge de travail liée à votre reporting annuel.
CSRD : La CSRD, est une initiative européenne, qui va plus loin que l’ISSB. Elle est beaucoup plus ambitieuse et solide, couvrant 10 thèmes ESG (climat, biodiversité, eau, pollution, économie circulaire…) et traite de la double matérialité (à la fois les impacts et les risques). La directive aura un impact significatif sur les entreprises opérant au sein de l’Union européenne et en dehors (les grandes entreprises non européennes qui ont des activités significatives dans l’UE seront impactées à partir de 2028). Une bonne préparation à la CSRD vous permettra de bien connaître les exigences et de les intégrer de manière transparente dans vos processus CDP, minimisant ainsi les défis liés à la conformité. Le questionnaire CDP 2024 est déjà globalement aligné et prévoit d’étendre son alignement avec les normes climatiques de la CSRD via son partenariat officiel. Bien que le CDP s’aligne progressivement sur les exigences de la CSRD, la notion de double matérialité reste actuellement peu développée dans son questionnaire. L’intégration plus approfondie de ce concept et de ses implications en termes de significativité est attendue dans les prochaines évolutions du CDP.
Après avoir identifié les lacunes de votre réponse au CDP, l’étape suivante consiste à prendre des mesures pour tirer parti des opportunités qui s’offrent à vous. Plus tôt vous commencez votre préparation au CDP, plus tôt vous pourrez identifier vos axes d’amélioration et ainsi créer de la valeur. Qu’il s’agisse d’optimiser l’efficacité énergétique et de réduire les coûts, de développer l’écoconception de vos produits ou d’accéder à de nouveaux marchés, une approche proactive vous permet d’aligner les objectifs de développement durable sur votre stratégie d’entreprise et d’acquérir un avantage concurrentiel.
Chez EcoAct, nous reconnaissons l’importance d’une bonne préparation avant de se lancer dans les questionnaires du CDP. Nous proposons une gamme complète de services pour aider les entreprises à se préparer au prochain cycle du CDP et à améliorer leur score grâce à l’amélioration de leurs stratégies environnementales.
Plan de transition : Notre offre de services autour de la planification de la transition permet aux organisations de transformer leur ambition en une stratégie climat complète accompagnée d’une feuille de route opérationnelle. Nous vous aidons à comprendre les actions spécifiques et les implications financières nécessaires pour respecter vos engagements climatiques et la manière de les intégrer dans votre entreprise en veillant à ce que les mesures nécessaires de gouvernance, d’engagement interne et de pilotage soient en place.
Conduite du changement : Parallèlement, un programme de conduite du changement peut vous aider à comprendre la perception interne de vos engagements écologiques afin de préparer au mieux vos équipes et de les embarquer dans la transformation nécessaire pour atteindre vos objectifs dans le cadre de votre plan de transition.
Recommandations de la TCFD et analyse de scénarios climatiques : EcoAct peut évaluer votre alignement actuel sur les recommandations de la TCFD et effectuer une modélisation qualitative et quantitative des scénarios climatiques afin de comprendre et d’évaluer les risques et les opportunités actuels et futurs liés au climat.
SBT et objectif Net-Zero : EcoAct offre un soutien dans tous les domaines, qu’il s’agisse de fournir une veille sectorielle sur les SBT, de calculer vos émissions des scopes 1, 2 et 3, de modéliser vos objectifs ou encore d’opérationnaliser vos trajectoires de décarbonation. Nous avons déjà accompagné plus de 85 entreprises à définir des SBT, dont 100 % ont été validés par la SBTi.
Engagement des fournisseurs : L’engagement des fournisseurs est un processus cyclique qui s’intègre dans les stratégies d’achat. Il se concentre sur l’amélioration continue de la collecte de données liées au scope 3, l’analyse et la définition d’indicateurs pour les fournisseurs afin de décarboner à un rythme qui s’aligne sur votre entreprise. EcoAct propose une approche personnalisée de l’engagement des fournisseurs incluant l’évaluation de vos processus d’achat, l’analyse de la maturité de vos fournisseurs, la modélisation de leurs objectifs de réduction d’émissions et des recommandations sur les prochaines étapes de la décarbonation de votre chaîne d’approvisionnement. EcoAct peut également vous soutenir dans l’introduction de leviers de décarbonation à partir de mécanismes d’approvisionnement sur mesure en formant à la fois les fournisseurs et les équipes internes pour les faire monter en compétences.
Biodiversité : EcoAct propose un accompagnement complet autour des enjeux liés à la biodiversité : calcul d’empreinte, évaluation des DIRO (dépendances, impacts, risques et opportunités) par le biais de la TNFD, définition d’objectifs de réduction d’impacts fondés sur la SBTN ou encore mise en place d’un plan d’action.
Expertise réglementaire : Grâce à nos connaissances des politiques environnementales et des cadres obligatoires en vigueur, nos clients sont en mesure de garder une longueur d’avance sur les réglementations émergentes telles que l’ISSB et la CSRD. Nous fournissons des informations sur les exigences de conformité, ce qui permet de réduire la charge de travail liée au reporting et d’améliorer ainsi vos réponses au CDP. Nous avons également développé des outils de cartographie établissant des correspondances précises entre les exigences de la CSRD et du CDP. L’objectif est de créer des synergies entre ces deux cadres de reporting, permettant ainsi de capitaliser sur les efforts fournis pour l’un afin d’enrichir les réponses de l’autre.
Anticiper votre réponse au questionnaire du CDP vous permettra d’identifier et de résoudre vos lacunes, d’améliorer votre score, et de vous préparer aux cadres et réglementations à venir. Ce-faisant, non seulement votre organisation va gagner en résilience, mais elle contribuera également à un futur plus durable tout en maintenant un avantage concurrentiel sur son marché.
Cette attitude proactive améliorera votre score pour le prochain cycle de reporting tout en améliorant votre résilience. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez tirer parti du CDP pour maximiser votre impact !
Répondez-vous aux questionnaires du CDP ?
Le CDP évalue, à partir des réponses apportées aux questionnaires, l’impact environnemental des entreprises, des territoires et des organisations.
En tant que partenaire accrédité de catégorie Gold du CDP, nous mettons notre expertise au service des organisations pour les accompagner dans leur réponse.
Quelle que soit votre expérience en matière de reporting CDP, nous avons conçu une fiche d’information pour vous offrir :
Téléchargez notre nouvelle fiche d’information pour tout savoir sur le CDP et les dernières mises à jour de ses questionnaires !