Qui figurera en tête de l’étude de cette année sur la performance des entreprises en matière de reporting climatique ?

Cette année, EcoAct publie la 12ème édition de son étude annuelle sur la performance des entreprises en matière de reporting climatique. Les résultats de cette année font suite à une année marquée par des événements climatiques extrêmes, une crise énergétique mondiale et la publication de trois rapports du GIEC nous alertant sur les conséquences du ...

Aurélie Soulier & Hannah Lawton

7 oct 2022 8 minutes de lecture

Cette année, EcoAct publie la 12ème édition de son étude annuelle sur la performance des entreprises en matière de reporting climatique. Les résultats de cette année font suite à une année marquée par des événements climatiques extrêmes, une crise énergétique mondiale et la publication de trois rapports du GIEC nous alertant sur les conséquences du réchauffement climatique.

 

Pourquoi les rapports sur le climat sont plus importants que jamais en 2022

Cet été, une grande partie de l’Europe a connu des températures record qui ont provoqué des incendies de forêt, des sécheresses et des vagues de chaleur. Le Pakistan a été touché par des inondations meurtrières dans une grande partie du pays, et des ouragans sans précédent ont privé des millions de personnes d’électricité dans les Caraïbes. Ces phénomènes météorologiques extrêmes augmentent en fréquence et en intensité en raison du réchauffement climatique. Il est urgent d’agir pour atténuer le changement climatique et prévenir ses effets catastrophiques.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) souligne la nécessité d’une action climatique immédiate et urgente. La récente publication de trois de ses rapports d’évaluation démontre clairement que le changement climatique est une réalité, que les conséquences du réchauffement de la planète sont déjà là et que nombre d’entre elles sont irréversibles.

Nous sommes confrontés à des défis climatiques importants, et l’année dernière a été marquée par des progrès au niveau de la gouvernance internationale du changement climatique.

Depuis la publication de notre dernière étude en 2021, nous avons vu les dirigeants mondiaux se réunir pour signer le Pacte de Glasgow pour le climat, renforçant ainsi l’Accord historique de Paris de 2015. L’initiative Science-Based Targets (SBTi) a lancé le nouveau standard Net-Zero, qui donne aux entreprises un plan clair pour la fixation d’objectifs zéro émission nette.

Dans les mois à venir, nous verrons à nouveau les dirigeants du monde entier se réunir à l’occasion de la COP27 et de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15).

Les prochaines années seront déterminantes dans la lutte mondiale contre le dérèglement climatique. Pour que l’objectif de 1,5° C soit atteint, il incombe aux entreprises de montrer la voie en prenant des engagements concrets et des mesures ambitieuses.

 

En quoi consiste notre étude sur la performance des entreprises en matière de reporting climatique ?

C’est la douzième année que nous menons des recherches sur les performances en matière de reporting climatique de certaines des plus grandes entreprises cotées en bourse. Notre recherche identifie les tendances et les meilleures pratiques, et évalue la manière dont les entreprises démontrent leurs progrès vers l’objectif mondial de zéro émission nette.

En réponse à la nécessité mondiale d’agir, nous avons élargi cette année le champ de notre recherche pour inclure les vingt plus grandes entreprises cotées en bourse des indices suivants : CAC, DAX, DOW, FTSE, FTSE MIB, IBEX. Au total, 119 sociétés réparties dans 27 secteurs ont été examinées, et toutes ont été notées et évaluées selon 26 critères différents. Cette approche affinée nous a permis de faire ressortir certaines des entreprises les plus influentes de l’économie occidentale et d’examiner comment elles font face au dérèglement climatique.

Nos recherches se fondent principalement sur des données accessibles au public et sont complétées par des données provenant des soumissions CDP si nécessaire. Cela permet d’obtenir une vue d’ensemble des progrès réalisés par les entreprises en matière de réduction de leurs émissions.

 

Comment cette étude évalue-t-elle les performances des entreprises en matière de lutte contre le changement climatique ?

Outre l’élargissement du champ d’application de notre recherche, la méthodologie de recherche a été mise à jour cette année pour se concentrer sur la fixation d’objectifs « zéro émission nette » et sur les résultats concrets des entreprises par rapport à leurs objectifs climatiques. Cet ajustement est nécessaire pour garantir la cohérence de nos recherches avec les données scientifiques les plus récentes. Comme pour les précédentes études, les entreprises sont évaluées en fonction de quatre catégories principales :

  1. Mesure et reporting
  2. Ambition et engagement
  3. Gouvernance et stratégie
  4. Réalisations

 

Cette année, nous avons affiné la méthodologie afin de favoriser les entreprises qui progressent activement vers leurs objectifs zéro émission nette et leurs engagements climatiques, alors que nous nous efforçons de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 43 % d’ici 2030.

Un système de pondération spécifique à chaque secteur a été utilisé pour garantir que les entreprises n’obtiennent le maximum de points disponibles que si elles traitent toutes les catégories d’émissions pertinentes pour leur secteur. D’autres domaines de bonnes pratiques, notamment le scope 3, le risque climatique, les réductions d’émissions et la compensation carbone volontaire, ont également été analysés.

 

À quoi ressembleront les résultats de cette année ?

Au cours des onze dernières années de recherche, nous avons constaté une progression positive des engagements climatiques et du reporting des entreprises. Nous avons notamment constaté des tendances positives en matière de fixation d’objectifs zéro émission nette, de reporting aligné sur la TCFD (Taskforce for Climate-related Financial Disclosure) et d’objectifs scientifiques (Science-based Targets).

 

Fixation d’objectifs zéro émission nette

L’année dernière, nous avons constaté que le nombre d’entreprises se fixant des objectifs zéro émission nette a augmenté de 40 % par rapport à l’année précédente. Alors que les engagements ont considérablement augmenté au cours des onze dernières années, nos recherches indiquent que la communauté internationale des entreprises manque de clarté et de conseils sur la transition vers le zéro émission nette. Le rapport de cette année sera le premier à suivre la nouvelle norme « net-zero » de la SBTi (Science-based Targets initiative). Avec un cadre clair pour la fixation d’objectifs zéro émission nette, nous espérons voir cette année des progrès dans les plans d’action.

 

TCFD

Au cours des dernières années, les recommandations de la Taskforce for Climate-related Financial Disclosure (TCFD) ont incité un plus grand nombre d’entreprises à mesurer et à déclarer leurs émissions, et à afficher une bonne gouvernance en matière de risques et d’opportunités liés au climat.

Cette année, nous examinerons si les éléments stratégiques suivants ont été mis en place : une gouvernance dédiée aux questions climatiques, des initiatives encourageant les évolutions comportementales, et un système d’évaluation des risques (physiques et/ou de transition) et des opportunités liés au changement climatique.

 

Science-based targets

Les Science-based targets (SBT) sont des objectifs qui définissent clairement la voie à suivre pour réduire ses émissions, conformément aux dernières données scientifiques, afin de respecter l’Accord de Paris.

L’année dernière, 65 % des entreprises analysées s’étaient fixé des SBT, soit une augmentation de 26 % par rapport à l’année précédente. Ces dernières années, nous avons constaté une augmentation constante du nombre d’entreprises se fixant des SBT et nous nous attendons à ce que ce chiffre augmente encore cette année.

 

Résultats et mesures d’atténuation

Les entreprises ne peuvent plus se contenter de prendre des engagements en matière de climat sans plans d’action solides pour les soutenir. La stratégie doit de toute urgence se traduire par des réalisations concrètes. L’année dernière, nous avons constaté que 74 % des entreprises ont réduit leurs émissions de scope 1 et 2 conformément à une trajectoire alignée sur 1,5° C. Ce résultat est positif, mais il a été conditionné par l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les opérations mondiales. Cette année, nous verrons comment le rebondissement de la pandémie influencera ces résultats. A terme, nous attendons des entreprises qu’elles maintiennent ces efforts de réduction et qu’elles aillent plus loin dans la réduction de leurs émissions sur tous les scopes.

 

Les entreprises agissent-elles suffisamment pour lutter contre le changement climatique ?

Nous devons réduire de près de moitié les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à la fin de la décennie si nous voulons limiter le réchauffement de la planète à 1,5° C. Bien que les entreprises soient actuellement confrontées à de nombreux défis, notamment une crise énergétique mondiale et une récession imminente, nous ne pouvons pas nous permettre de relâcher l’attention sur la transition vers le zéro émission nette. Tous les secteurs doivent réduire immédiatement et considérablement leurs émissions, et ce dès maintenant. Le rapport de cette année nous dira si les entreprises internationales en font assez pour contribuer à la lutte contre le changement climatique ou s’il faut en faire plus.

 

⇒ Rejoignez-nous le 24 octobre à 16 heures pour découvrir lors de notre webinaire de lancement (en anglais) qui arrive en tête de notre classement 2022.

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